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Le Sahara, une affaire de blé

par El-Houari Dilmi

Le changement intervenu ces derniers jours à la tête de l'Office chargé du développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), laisse penser que tout ne fonctionne pas comme il le faudrait dans cet organisme au rôle primordial dans le développement des cultures industrielles dites stratégiques. Miser sur l'agriculture saharienne pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, les pouvoirs publics veulent se donner les moyens pour en faire une réalité palpable.

Le gouvernement semble bien décidé à accompagner le fellah et lui faciliter toutes les procédures, y compris le financement de ses activités, pour donner au secteur agricole une place de choix dans la création de la richesse nationale. Conscient qu'il s'agit de l'un des segments clés de l'économie nationale, l'Etat mise tout sur le secteur agricole dans les différentes filières, grâce aux dispositifs de soutien et des mesures d'accompagnement et de facilitations au profit des agriculteurs. « Assurer la sécurité alimentaire qui relève, encore plus dans le nouveau contexte mondial, de la souveraineté nationale, est au cœur de toutes les instructions du président de la République à chaque Conseil des ministres », rappelle le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni. Même si l'Algérie n'a pas encore atteint les deux millions d'hectares de terres irriguées, pour le ministre du secteur, le pays est en mesure d'atteindre l'autosuffisance en production de céréales en dépit de la limite hydrique.

Des investisseurs nationaux et étrangers voient dans le Sahara algérien le nouvel Eldorado, tant la solution réside bien dans l'agriculture saharienne, en matières de céréales en particulier. Des instructions ont été données aux directeurs de wilaya pour le recensement des terres en jachère ou inexploitées, en vue de leur récupération et leur exploitation, ceci du point de vue des responsables du secteur, dans l'objectif d'arriver à terme à la création de grands pôles agricoles. Près de 80.000 hectares ont déjà été attribués dans le Grand Sud, et 139 projets d'investissement validés. Mais la revendication leitmotiv des agriculteurs des régions du Sud et le Grand Sud reste les autorisations pour réaliser des forages de puits et l'irrigation d'appoint à partir des oueds. Cela n'est rien qu'une urgence absolue quand on sait que l'eau est la source de vie.