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LE MAUVAIS MÉNAGE DU BLÉ ET DU PÉTROLE

par Abdou BENABBOU

Le pétrole en passe de s'installer à presque 130 dollars le baril peut laisser présager un retour aux jours fastes du début des années 2000 pour les Algériens. Se laisser aller dans ce calcul réduit serait une erreur de petit écolier, car la règle est toujours basée sur ce que l'on peut acheter avec ce que l'on a dans son porte-monnaie. Or, dans cette donnée essentielle, tous les prix à la consommation ont renchéri à un niveau tel que même si le baril flirtait avec 200 dollars, l'arrivée d'un mieux ne serait qu'illusoire.

Pour diverses raisons parmi lesquelles la pandémie d'abord, ensuite, la guerre en Ukraine sont les principales causes, l'inflation mondiale a totalement déréglé le commerce international. Tous les produits alimentaires de premières nécessités ont vu leurs prix flamber, accompagnant la prise de folie des éléments essentiels interdépendants comme celui des transports et une multitude de besoins utiles et élémentaires pour la vie de tous les jours.

On peut pointer du doigt les instigateurs de cette mondiale déconvenue en désignant le conflit armé ukrainien, la rétorsion décidée par l'Inde pour comprendre la montée aux cimes du prix du blé ou encore le ralentissement de l'économie chinoise et les mauvais tours du climat. L'effort de compréhension serait à peine justifié si l'on ne tient pas compte de la poussée démographique mondiale qui perturbe les analyses des savants et faussent leurs approximatives déductions.

Plus terre à terre et pour ne pas se perdre dans de hauts calculs compliqués, en 2000, quand le baril de pétrole était à 140 dollars, la viande ovine était cédée au consommateur algérien à environ 800 dinars le kilo. Aujourd'hui, le baril frôle les 125 dollars, mais la viande, elle, est à plus de 2.000 dinars le kilo. Le constat devrait s'arrêter à cette primaire déduction pour éviter les entourloupes des graphes et les mirages offerts par le yo-yo du prix du pétrole. Il permet de signifier, une bonne fois pour toutes, que le blé et le pétrole ne font pas bon ménage.