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Réfugiés climatiques

par El-Houari Dilmi

Au moment où la course aux armes à impulsion électromagnétique revient au-devant de l'actualité internationale avec la guerre interposée entre la Russie et l'Otan, il est évident que la faim dans le monde sera l'une des conséquences directes des bouleversements géopolitiques et climatiques en cours, avec un impact non encore mesurable, surtout pour les habitants de l'hémisphère sud de la planète.

Des millions de personnes devront également migrer pour fuir des situations intenables et deviendront des réfugiés climatiques. Selon l'ONU, environ 250 millions de personnes seront, d'ici 2050, forcées de s'exiler à cause des bouleversements du climat. Face aux défis majeurs de l'adaptation aux changements climatiques, les terres agricoles, partout dans le monde, suffiront-elles à nourrir 8,5 milliards d'êtres humains d'ici à 2030 ?

Les pays producteurs d'engrais phosphatés, comme l'Algérie, seront sollicités de partout pour pouvoir redonner vie à des terres surexploitées et peu fertiles. Avec un investissement lourd de sept milliards de dollars, le Projet phosphates intégré (PPI), détenu à hauteur de 44% par le partenaire chinois, permettra à l'Algérie d'être l'un des principaux pays exportateurs d'engrais et de fertilisants. Le PPI permettra à l'Algérie de produire plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés annuellement. Une grande opportunité à saisir pour se désarrimer des énergies fossiles forcément non renouvelables. Le développement et l'exploitation du gisement de phosphates pourront apporter plusieurs milliards de dollars de revenus à l'Algérie, puisqu'une partie de la production sera orientée vers le marché local et une grande partie vers l'export.

Mais attention, l'Algérie ne doit pas perdre de vue que la chaîne d'approvisionnement en engrais phosphatés dans le monde est fragile, car cet élément est non substituable et ses réserves naturelles sont limitées dans le temps.