La problématique des
immeubles évacués et non démolis se pose toujours. Dimanche, un immeuble évacué
puis squatté a été le théâtre d'un effondrement qui a fait un blessé. Le
sinistre s'est produit au 6 rue capitaine Si Merbah,
au quartier Miramar, dans le secteur urbain ?El
Emir'. Selon la Protection civile, le plafond d'un appartement situé au rez-de -chaussée de cette vieille bâtisse, composée de deux
niveaux s'est effondré. Les éléments de la Protection civile ont pu sauver un
enfant âgé de 4 ans enseveli sous les décombres. Souffrant de blessures aux
membres inférieurs, la victime a été évacuée vers le service des Urgences de
l'établissement hospitalier spécialisé en pédiatrie ?Boukhroufa
Abdelkader' ». Selon la délégation urbaine, l'immeuble en question est une
propriété privée. Il a été évacué en 2015, et ses occupants ont été relogés. La
même source a ajouté qu'au moment du sinistre trois personnes étaient à
l'intérieur de la bâtisse. La problématique des habitations évacuées et non
démolis se pose avec acuité et leur éradication traîne toujours. Avec la
dynamique que connaît la wilaya d'Oran en ce qui concerne la résorption de
l'habitat précaire et la multiplication des opérations de relogement, le nombre
de ces vieilles bâtisses qui présentent actuellement un grand danger pour la sécurité
des riverains et des passagers et qui risquent de s'effondrer à tous moments ne
cesse de s'accroître. Certaines ont déjà fait objet d'effondrements partiels et
nombreux sont ceux laissés vacants depuis le lancement des opérations de
relogement en 2006, se sont transformés en un refuge pour les délinquants et
les dealers. A défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indus
occupants, ces immeubles sont en état d'abandon et certains tiennent
miraculeusement debout. En cas d'incident provoqué par l'occupation de ces
habitations et ou pouvant être à l'origine de dégâts humains ou matériels,
toute la responsabilité incombe au propriétaire de l'immeuble et les
squatteurs. Pour rappel, pas moins de 116 immeubles désaffectés et non démolis
ont été squattés par des mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville
d'Oran, selon un recensement effectué par la commune. 2.000 familles squattent
ces immeubles désaffectés. Il s'agit surtout des habitations dont les anciens
occupants ont été relogés dans le cadre de la lutte contre l'habitat pécaïre.
Au total durant ces dernières années, près de 20.000 familles qui résidaient
dans quelque 800 anciennes bâtisses réparties à travers le territoire de la
commune d'Oran ont été relogées. Il faut signaler que le nombre d'immeubles
désaffectés démolis ne dépasse pas la cinquantaine, ce qui ouvre la voie aux
familles en quête d'un relogement pour réoccuper ces bâtisses au péril de leur
vie.