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La Com en débat

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Bientôt, au niveau du Parlement, deux projets de loi, l'une organique, relative à l'information et l'autre sur l'audiovisuel, vont être discutés et, bien sûr, comme d'habitude, après avoir été «engrossés» ou/et «essorés», il en sortira ce qui en sortira. Déjà, la polémique est sur la place, au niveau des médias en particulier, chacun voyant, comme d'habitude, «midi à sa porte». En tout cas, c'est ce qui s'est toujours passé puisque le pays a déjà connu plusieurs lois relatives à la presse et/ou à l'information (plus près de nous, en avril 1990, concernant en même temps l'audiovisuel puis en 2012, et quelques autres auparavant) et une loi sur l'audiovisuel en 2014. Pour moi, la cause est entendue depuis longtemps. En matière de droit, il faut aller à l'essentiel et en matière de loi au plus simple et au plus clair (plus précis), pour éviter les interprétations «tirées par les cheveux» et les accusations abusives. Car, si le spécialiste arrive toujours à «nager» en eaux troubles (au sens «eaux compliquées», car multiples), ce qui facilite les manœuvres des escrocs et des truands, le citoyen lambda préfère la clarté et ce, en cas de désaccords ou de conflits, avec des solutions et des décisions rapides et justes.

La cause est entendue -en espérant que le prêche ne soit pas définitivement dit- en ce sens qu'en plus d'une loi organique relative à l'information qui va préciser l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics (dont leur champ d'intervention avec ses ?limites? bien plus qu'avec des ?libéralités? ou une ?prise de libertés?), en se basant sur les seuls principes fondamentaux de la Nation énoncés dans la Constitution, tout le reste est à ramasser en un seul texte englobant la totalité des aspects -presse écrite, audiovisuelle, électronique- de toute la Communication (le cinéma, la publicité et le sondage traités à part), à l'image du texte de 1990, aux termes certes améliorés ou aménagés. Il peut être amplement suffisant, avec une seule Haute Autorité administrative indépendante de régulation de la Communication et de la Presse aux membres tous démocratiquement désignés avec, pourquoi pas, un passage devant une commission mixte du Parlement qui «jaugera» les compétences et les capacités des impétrants pour aboutir à une short-list, le choix final revenant au magistrat suprême. Avec l'avantage d'une grande économie d'organismes, de cadres, de moyens matériels, de locaux, de procédures, de finances et de temps. On en a bien besoin, car les finances nationales, bien qu'encore largement suffisantes, ne doivent plus être gaspillées. Avec l'avantage d'éviter -ceci dit sur la base de ma modeste expérience en tant que travailleur du secteur durant plusieurs décennies, en tant que membre (désigné) de feu le Csi et en tant qu'observateur indépendant de la scène médiatique depuis plus de vingt années- les inévitables mauvais «contacts» entre les désignés et les élus, entre les désignés, entre les élus, entre tout ce beau monde et l'Administration (chargée du «Développement du secteur et de la Communication institutionnelle»), et avec les journalistes et travailleurs de la com, lesquels mauvais contacts, on ne le sait que trop bien, sont, en Algérie, les premières causes des freins politiques et/ou bureaucratiques entraînant immanquablement les asphyxies et/ou morts des textes ou, au minimum, l'infertilité, par «inaction» ou tergiversations, sans oublier les manœuvres politiciennes, affairistes et politiciennes.

Note : Ceci est, peut-être, hors sujet, mais il faut le dire. Je n'arrive pas toujours à comprendre pourquoi les programmes de nos chaînes de télévision, publiques et «privées», ne sont pas quotidiennement publiés dans nos journaux (publics et privés) alors que ceux des chaînes étrangères sont largement répercutés. Problème de relations interentreprises et de «mésententes»? Problèmes de sous ? Problème d'organisation interne des chaînes ? Problème de programmations non maîtrisées ? Un réel «service public» irrespecté et c'est dommage ! Il y a de quoi s'interroger, bien plus que pour le cas des programmes des salles de cinéma qui, elles, comme les films, on le comprend, sont quasi inexistantes. La Cinémathèque avec ses quelques salles -un bel arbre qui cache un désert- n'étant, en principe, pas faite pour le large public.