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Où sont passés les indépendants ?

par Abdelkrim Zerzouri

Réputées pour leur caractère de proximité, qui cause un certain attrait sur les électeurs, les élections locales du 17 novembre prochain dégagent un sentiment d'indifférence jamais noté par le passé. Il reste encore du temps pour mobiliser les électeurs, certes, mais des indicateurs semblent dire presque tout le contraire de ce que nous ont enseigné par le passé les rendez-vous des élections locales.

A quelques jours de l'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidatures, qui intervient à cinquante (50) jours avant la date du scrutin, rien ne laisse voir que ce rendez-vous est si proche. A titre de comparaison avec les dernières législatives, on constate que l'effervescence politique était plus marquée lors de cette récente échéance électorale, dont on disait, pourtant, qu'elle n'est pas faite pour provoquer l'engouement des citoyens et des candidats eux-mêmes. Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a indiqué lundi que six (6) partis avaient retiré des dossiers de candidature pour les élections locales du 27 novembre prochain. Ce qui montre qu'on est loin, très loin, du retrait de 1813 dossiers par 53 partis politiques agréés lors des dernières législatives. Alors que pour les indépendants, cette force politique selon les résultats des dernières législatives, semble en repli total pour les prochaines élections locales. Selon les chiffres communiqués par le président de l'ANIE, arrêtés au 19 septembre courant, 1.001 dossiers de candidature aux élections des assemblées de wilaya ont été retirés, dont 784 dossiers relatifs à des partis politiques et 217 autres des listes indépendantes, outre 20.425 dossiers de candidatures aux élections des assemblées communales dont 18.924 dossiers de partis politiques et 1.501 pour des listes indépendantes. On constate, ainsi, qu'on est très loin des chiffres des dernières législatives, où le nombre des listes indépendantes dépasse celles présentées par des partis politiques (837 listes indépendantes et 646 listes de partis politiques sur l'ensemble de 1483 listes qui ont été acceptées «sans réserve» pour prendre part à ce scrutin). Tout à fait le contraire de ce à quoi on pouvait s'attendre, selon la logique de la proximité des élections locales, qui devaient normalement engager plus de listes indépendantes. Pourquoi ce désintérêt des indépendants pour les élections locales ? Selon certains, les indépendants se sont réunis dans un cadre circonstanciel, en l'occurrence le rendez-vous des législatives, et se sont aussitôt désintégrés après l'annonce des résultats. Ces derniers ne sont pas rompus pour le suivi de l'action politique, et il fallait tout recommencer à zéro pour les nouveaux prétendants aux sièges des Assemblées communales et de wilayas. Pourrait-on croire également que les indépendants étaient plus motivés par la députation, en tant qu'élu national, que par un statut d'élu local ? Peut être, aussi, que les partis ont opéré un ratissage au sein des candidats potentiels sans étiquette politique, et les ont insérés dans des listes partisanes.

 On a bien vu au moins un parti qui a lancé une sorte d'appel au recrutement des candidats pour les prochaines élections locales. Ainsi, si les indépendants se sont classés comme 2e force politique, après le FLN, à l'issue des dernières législatives, il ne sera pas de même lors du prochain scrutin, en référence aux chiffres disponibles. Cela aurait été totalement différent si les indépendants se sont constitués en parti politique après les dernières législatives.