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Collecte et échange de données: La passivité de certaines administrations pointée du doigt

par M. Aziza

«On est en train de souffrir pour avoir des données exhaustives dans le cadre des enquêtes déjà engagées». C'est en ces termes que le président du Conseil national, social et environnemental, Pr Redha Tir a exprimé son regret face à l'absence de données. En appelant l'administration à «être plus compétente et interactive». «L'Algérien n'a pas l'habitude de rechercher l'information et de la donner», regrette-t-il, en précisant que le CNESE est en train de faire un travail de pédagogie pour alimenter et faire fonctionner des systèmes de collecte de données. Et ce, pour l'élaboration de stratégie basée sur des outils modernes et avoir des visions futuristes.

Intervenant hier, lors d'un séminaire sur les politiques environnementales, tenu à l'Ecole supérieure de l'Hôtellerie et de la Restauration à Alger, M.Tir a dénoncé l'attitude des administrations algériennes qui continuent d'adopter d'anciens modèles de collecte de données. En regrettant le fait qu'elles sont très passives en matière de diffusion des informations et des données statistiques. Il explique que pour pouvoir créer de la croissance avec des modèles économiques et écologiques, il faut utiliser les ressources naturelles. «Nous avons un pays monstre, et nous avons besoin, donc, de modèle dynamique d'évaluation».

Le président du CNESE pousse un coup de gueule en affirmant que les « Algériens et les administrations algériennes ont un problème avec la mesure et la collecte des données ». Et d'appeler les administrations à mettre des systèmes de collecte de données exhaustifs de calcul, de mesures et de captage, si on veut vraiment avoir une administration moderne au service de l'économie et du développement du pays, sur tous les plans.

Pour Rédha Tir, l'administration algérienne et les compétences humaines doivent sortir de leur cloisonnement et de leur myopie, en favorisant le travail et la recherche. Et ce, à travers la mise en place de nouveaux systèmes d'information et de collecte, et la conception de nouveaux modèles de développement. Notamment, en matière de politiques environnementales et économiques.

Il a également pointé du doigt «la déconnexion de certaines sphères qui continuent de plaider pour des articles nocifs proposés par des boîtes étrangères» et ce, au moment où des pays commencent à penser à la période post-Covid, en restructurant leur industrie, leur marché et revoir leur politique et stratégie dans différents domaines. Certains pays pensent sérieusement à exploiter le potentiel des voitures électriques, en renonçant progressivement aux véhicules alimentés par des combustibles fossiles, afin de limiter les effets de la pollution. Le CNESE plaide selon, son président, pour le développement de la construction de voitures électriques en Algérie. En précisant qu'il s'agit simplement d'une idée et non de projet «Nous allons proposer cette idée dans nos rapports de recommandations qui seront remis à la présidence et au gouvernement».

M.Tir a affirmé que le CNESE est en train de faire un recensement général de tous les engagements de l'Algérie à l'International en matière de protection de l'environnement, notamment par rapport aux changements climatiques. « C'est un travail qui est en train de se faire avec le gouvernement et avec les différents départements ministériels ainsi qu'avec les agences spécialisées ». Et ce, précise-t-il, pour avoir un état des lieux «sérieux» pour pouvoir surveiller les risques à l'International. Il a affirmé par ailleurs que son organisme était en train de développer des systèmes d'évaluation économique et écologique et des modèles modernes «technologiques» liés à l'évaluation des ressources naturelles. Le président du CNESE a affirmé dans ce sens que les modèles cités seront fin-prêts vers la fin de l'année. «Ils seront opérationnels dès janvier 2022».