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Tlemcen: Agriculteurs et éleveurs soulagés

par Khaled Boumediene

Caractérisée par un relief complexe composé de plaines, plateaux et steppes, vallées et montagnes, la wilaya de Tlemcen dont la superficie utile agricole est de l'ordre de 534.410 hectares, dont près de 347.421 hectares de terres exploitées, a été arrosée ces derniers jours par d'importantes pluies qui ont mis du baume au cœur de tous les agriculteurs, fellahs et éleveurs de la région. Ces précipitations bénéfiques auront un impact positif sur la saison agricole, notamment sur les céréales, la végétation et les arbres fruitiers, ainsi que sur les retenues des principaux barrages et le grand périmètre d'irrigation de Maghnia d'une superficie de 5.165 hectares dont 4.250 hectares de terres irriguées. « Nous avons traversé une période difficile en raison du stress hydrique et des vents violents qui ont agi négativement sur le développement de cultures diversifiées, comme les arbres fruitiers, le maraîchage ou encore les céréales.

Depuis le début de cette année, les quantités de pluie ont connu une forte baisse et le manque de précipitations a été à l'origine de la détérioration de toutes les surfaces consacrées cette saison aux légumineuses, tels que les petits pois, fèves et pois chiches de la région d'Ouled Riah dont la richesse des sols, ses températures clémentes et son ensoleillement favorisent ce type de cultures. Les petits pois des champs de cette localité ont subi de fortes perturbations dans la période de croissance. Les agrumes ont également reçu un coup dur à cause du vent », ont affirmé des maraîchers de Maghnia.

Pour leur part, des céréaliers de Fehoul et Sebâa Chioukh ont souligné que « même si certains champs céréaliers non arrosés ont séché à cause du retard pris dans l'arrivée de la pluie, ces pluies sont une chance pour l'agriculture céréalière, car elles viennent au bon moment pour assurer une bonne maturation des grains. Nous avons bon espoir dans une bonne campagne agricole ».

Selon un ingénieur agronome de Hennaya, « les agriculteurs doivent apprendre à maîtriser les techniques culturales les plus adaptées aux conditions climatiques locales et régionales, car le changement climatique implique une adaptation qui passe par une évolution rapide des pratiques. Les services agricoles doivent faire des démarches et prendre des initiatives qui visent à réduire les impacts du changement climatique tout en décrivant les cycles végétatifs annuels des plantes face au changement climatique dans la wilaya ».

Par ailleurs, les éleveurs d'El-Aricha, El Gor, Bouihi, Sidi-Djillali, Dermem et Sebdou se sont réjouis à la faveur de cette pluviométrie inattendue dans la mesure où leurs bêtes vont retrouver quelques plantes verdoyantes du printemps à travers l'ensemble des parcours de pâturage de cette zone steppique. « Nous avons longtemps attendu ces précipitations ! La sécheresse nous a ruinés et les aliments de bétail coûtent très cher ! Nous sommes obligés, parfois, de nous contenter de quantités inférieures à nos besoins en fonction de nos moyens », ont confié des éleveurs de la commune d'El-Aricha.

Et d'ajouter : « nos bêtes sont sous-alimentées et c'est pour cela qu'elles ne donnent pas le maximum de lait. Nous procédons au rationnement de leurs aliments en raison de leur cherté qui nous pousse aussi à utiliser d'autres aliments et produits chimiques pour engraisser les bêtes ».