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Marchés publics: Des failles qui favorisent la corruption

par El-Houari Dilmi

  «Même si des ressources financières très importantes ont été allouées au développement du pays, il faut reconnaitre que d'énormes sommes ont été gaspillées en faisant mauvais usage des marchés publics», a déclaré, hier mercredi, le ministre de la Justice, Garde des sceaux Belkacem Zeghmati.

En effet, intervenant lors d'une rencontre consacrée à la problématique des marchés publics et les nombreux contentieux qu'elle a généré, le ministre de la Justice a déclaré que les marchés publics «sont la principale brèche par laquelle s'est propagée la corruption pour réaliser des intérêts personnels au détriment du pays», a-t-il indiqué. «Le gaspillage d'énormes sommes d'argent n'aurait pas été possible sans la défaillance avérée des institutions publiques, surtout celle chargées du suivi et du contrôle», a encore affirmé Belkacem Zeghmati, ajoutant que le «cadre juridique régissant les marchés publics a connu de nombreux changements, notamment durant les deux dernières décennies», a-t-il souligné.

Pour le ministre de la Justice, «malgré quelques améliorations dans l'encadrement juridique de passation des marchés publics, il existe encore des failles et des faiblesses qui font qu'un argent inestimable est détourné», a-t-il déclaré. Dénonçant les «pratiques occultes» en cours lors de la passation des marchés publics, comme l'exclusion d'un soumissionnaire au profit d'un autre, Belkacem Zeghmati a plaidé pour une véritable refonte du cadre juridique régissant la gestion de l'argent public.

«Les marchés publics sont l'une des principales failles à travers lesquelles la corruption s'est intensifiée, afin d'obtenir des avantages privés et illégaux», a encore martelé le ministre de la Justice, accusant les instances de suivi et de contrôle pour leur «absence», voire «leur complicité», a-t-il affirmé, appelant, au passage, à une refonte urgente de la procédure d'octroi et de passation des marchés publics, considérés comme «le premier nid de la corruption», selon lui.