Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Suite au dernier glissement de terrain au jardin «Copico»: Les poids lourds et les bus interdits sur le bd Front de mer

par Sofiane M.

Les poids lourds et les bus de transport en commun sont désormais interdits à la circulation de jour comme de nuit sur le bd de l'Armée de libération nationale ALN (bd Front de mer) conformément à une décision prise ce lundi 22 mars en cours par le maire d'Oran suite au dernier glissement de terrain au jardin dit «Copico». Cette mesure préventive a été décidée après le «constat de signes de dégradation» dans les soubassements du grand balcon urbain de la ville qui s'étend sur plus de 2 kilomètres linéaires. Ce chef-d'œuvre architectural construit durant la période coloniale semble subir un processus d'érosion à cause de la remontée des eaux souterraines. «Le maire a effectué ce lundi une visite au bd de l'ALN et lors de laquelle il a instruit les services de la DVC (Direction de la voirie et de la circulation) de réactiver l'arrêté municipal de 2004 portant interdiction de circulation des bus et des poids lourds sur ce boulevard. Des plaques de signalisation ont été ainsi installées lundi sur les accès de cette artère pour informer les chauffeurs de ces véhicules sur cette interdiction», précise le chargé de communication de cette collectivité locale. En cas de transgression de cette interdiction, le camion sera systématiquement mis en fourrière et le contrevenant devra payer une lourde amende.

La remontée des eaux souterraines au centre-ville, qui constitue une menace réelle pour les fondations des immeubles réalisés durant la période coloniale, s'est aggravée ces dernières années au centre-ville. Le débit des ruisselets qui se déversent dans cette zone a augmenté ce qui fait craindre le pire.

La scène se déroule dans la rue Larbi Ben M'hidi au centre-ville : une eau claire se déverse à longueur de journée d'un petit tuyau dans le caniveau de cette rue fréquentée. L'eau claire et potable est pompée du sous-sol du magasin Charles Optique. Le propriétaire de ce commerce est contraint depuis plusieurs années à pomper l'eau souterraine de son sous-sol pour éviter l'inondation totale de son magasin. Le phénomène ne concerne pas uniquement ce commerce. La remontée des eaux souterraines au centre-ville ne cesse de s'aggraver dans cette partie de la ville. Le recours au pompage des eaux souterraines est considéré comme une solution palliative qui n'est pas viable à long terme.

Le dernier projet de captage des eaux de ruissellement découlant principalement des oueds et autres sources souterraines au centre-ville n'a pas résolu entièrement le problème. Certes, l'agence de prêt sur gage de la Banque de développement local (BDL) a été sauvée après la finalisation des travaux de drainage des eaux qui se déversaient de manière permanente au niveau du sous-sol de cet établissement bancaire, mais les autres immeubles de cette zone restent menacés par la remontée des eaux souterraines. Le problème avait commencé dès 2006 suite au lancement de travaux de construction de nouvelles tours dans cette zone de la ville ce qui a contraint les responsables de cette agence à recourir au pompage des eaux. La direction des ressources en eau avait décidé de lancer des travaux de déviation du cours d'Oued Rouina et des ruissellements souterrains vers les ovoïdes et essentiellement celui qui se trouve au-dessous du bd Emir Abdelkader. Une conduite souterraine a été réalisée pour drainer les eaux vers le grand collecteur situé sous l'hôtel Timgad (ex-Café riche). Le drainage apparaît comme une solution efficace pour contenir et expulser les eaux souterraines. Ce dispositif a déjà fait ces preuves dans le passé à Oran et Alger.