Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Relance des enquêtes ménages à Aïn El Turck: Les mal-logés crient leur désarroi

par Rachid Boutlelis

La série de protestations de demandeurs de logements, qui caractérise l'essentiel de l'ambiance dans le chef-lieu depuis ces dernières années, ne semble vraisemblablement pas encore près de connaître un dénouement à même de satisfaire les mécontents. Les mal-logés au même titre que les familles recasées sont à priori décidé à aller jusqu'à la satisfaction de leurs légitimes revendications. «Cela fait près de deux décennies que les autorités locales, qui ont eu à gérer le dossier de relogement, ne cessent de nous gaver de promesses sans pour autant mettre un terme à notre long et morbide calvaire. Nous ne baisserons pas les bras et nous continuerons de manifester», ont pesté des familles sinistrées, recasées dans des conditions effroyables et effarantes dans un centre, sis dans la localité de Bouiseville, depuis près d'une vingtaine d'années.

On apprend à ce sujet que sur instruction du wali, une commission d'enquête au cas par cas a été installée par la daïra d'Aïn El Turck et fait du porte-à-porte chez les postulants du relogement du chef-lieu dans le but de leur recensement. L'opération a été suspendue en raison de la crise sanitaire avant d'être relancée ces derniers jours. Les membres de cette commission ont entamé leur visite d'inspection sur le terrain. L'opération se poursuit pour recenser au fur et à mesure les mal-logés en ciblant d'autres zones du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. «L'ex-wali M.Chérifi nous a promis, lors de sa dernière visite à Aïn El Turck, de prendre en considération nos requêtes.

Nous avons naïvement pensé que c'était l'annonce de la fin de notre calvaire. Mais malheureusement, au vu du subit renversement de la situation, rien ne prédit vraiment encore que nous sortirons bientôt des ornières. Nous nous sommes, en effet, retrouvés à la case départ maintenant, à savoir une situation des plus déplorables», ont fait remarquer nos interlocuteurs vivement désappointés.

Notons encore dans cette optique que trois chantiers de réalisation de projets de logements de formule LPL, essaimés à travers ladite daïra, représentant au total 1.400 logements, sont confrontés à un considérable retard depuis plusieurs années. Celui du quartier d'El Bahia, dans le chef-lieu, de 300 logements est carrément à l'arrêt depuis? 2013. Nos interlocuteurs ont également dénoncé ce qu'ils ont qualifié de «complaisance qui a regrettablement biaisé et prévalu dans la confection des listes de bénéficiaires de logements toutes formules confondues, durant ces 20 dernières années». Il importe de noter également sur ce registre que les autorités locales seront sans aucun doute confrontées à un compliqué dilemme pour confectionner les listes des bénéficiaires et ce, en raison du faible quota dont dispose cette daïra face à la forte demande des postulants.

En effet, selon les mêmes sources, l'étude de plus de 8.000 dossiers en instance déposés par les mal-logés des seules communes de Bousfer et d'El Ançor est toujours en cours et devra être achevée avant la distribution de quelque 11.000 logements dans ces deux communes. Un véritable casse-tête pour les gestionnaires de ce dossier. Lors d'un exposé présenté à l'ex-wali d'Oran sur l'état des chantiers de construction de logements dans la daïra d'Aïn El Turck, les services de l'OPGI avaient indiqué que plus de 1.500 logements répartis sur les communes d'Aïn El Turck, Bousfer et El Ançor seront réceptionnés au courant de l'année prochaine (Ndlr, cette année). Il s'agit des sites de 500 logements de formule LPL, à Bousfer, 600 logements LPL à El Ançor et enfin de 320 autres dans le chef-lieu de cette daïra. La réception de ces chantiers, qui était prévue en principe au cours de l'année dernière, a été chamboulée cependant par la crise sanitaire avec l'arrêt des travaux de réalisation.