Le village rural d'Ain Djabia,
relevant de la commune de Boulhaf Dyr,
à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Tébessa, est l'une des ces nombreuses zones d'ombre qui depuis quelque temps,
sortent de...l'ombre, dans un entrefilet, dans un quelconque journal, pour un
problème social de route ou pour un manque d'approvisionnement en eau potable,
d'une structure sanitaire, dépourvue de tout. Et puis, ce trou perdu replonge
dans sa léthargie. Car ces villageois manquent de tout ou presque, sous le
sceau de la misère (c'est le mot), l'isolement et l'indifférence. Des ruraux
dont la vie est rythmée par les conditions atroces, d'une quotidienneté, elle
aussi, partagée entre la corvée pour rapporter de loin, le bois nécessaire au
chauffage et à la cuisson, à défaut d'une bonbonne de gaz qu'on ne retrouve
plus, les difficultés pour se déplacer, faute d'une route reliant leur douar à
la commune, un transport scolaire soumis à des aléas, quand il s'agit de
ramasser les élèves éparpillés sur dizaines de kilomètres. L'AEP qui se fait
rare, alors il faut compter sur les citernes, achetées au prix fort. Les
citoyens d'Ain Djabia et bien d'autres mechtas
enclavées, dans le dénuement, font dans l'attente, en espérant de tout leur
cœur que le soleil se lèvera de leur côté et que ses rayons réchaufferont leurs
masures.