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Accès via l'autoroute Est-Ouest: Le pôle urbain de Tlélat pris en otage par le gel du projet

par Houari Saaïdia

En expansion effrénée, le pôle urbain d'Oued Tlélat attend toujours son propre accès, qu'on ne voit pas encore venir. Au gabarit d'une ville nouvelle à la densité de population assez élevée puisque son architecture est totalement en vertical, avec plus de 17.000 unités LPL, ce pôle est mal desservi.

Pour s'y rendre, il n'y a qu'un seul chemin, celui desservant l'ancienne ville d'Oued Tlélat sur laquelle il est venu se greffer bon gré mal gré en guise de réceptacle pour les vagues successives de relogements en provenance d'Oran-ville et ses alentours. Un passage obligé qui asphyxie déjà le chef-lieu et rend la vie encore plus difficile pour les milliers d'habitants éparpillés dans les nouvelles cités. Quand ces derniers rentrent chez eux en fin de journée, ils ne sont pas au bout de leur peine une fois l'accablant chemin RN4 entre Oran et Oued Tlélat parcouru, avec en plus un régime de circulation au compte-gouttes à hauteur de l'échangeur du marché de gros d'El-Kerma. Loin de là, une autre séquence du calvaire commence quelques centaines de mètres après l'entrée en ville de Tlélat via la bretelle sur la RN4. Car tout le monde est obligé de passer par là, alors qu'il n'est en fait pas possible, pour des contraintes intra-muros évidentes, d'opérer une quelconque réadaptation de cet ancien itinéraire routier à double sens. La seule solution au problème, c'est le projet d'accès au nouveau pôle à partir de l'autoroute Est-Ouest. Une nécessité vitale désormais.

L'ETUDE FICELEE DEPUIS 5 ANS

L'étude portant sur la conception de plusieurs variantes relatives à cet accès a été pourtant confectionnée depuis plus de cinq ans, fin 2016 précisément. Recommandée par le ministre des Travaux publics de l'époque lors de sa visite de travail et d'inspection à la wilaya d'Oran, l'étude a mis en place plusieurs possibilités de passage via l'autoroute Est-Ouest pour rallier directement le nouveau centre urbain d'Oued Tlélat, dont le programme -partiellement réalisé- de 17.000 logements LPL constitue le noyau. Au terme d'une présentation sur les lieux, le premier responsable du secteur avait donné son accord de principe pour le projet suggéré par les autorités locales, portant sur la réalisation d'une bretelle d'accès au nouveau pôle d'Oued Tlélat, non sans assortir cet avis favorable de l'exigence de conception d'autres versions que celle proposée par la DTP, afin d'en choisir la plus fiable en termes de pertinence et de coût.

Il faut dire que l'opération suggérée par les pouvoirs publics locaux, consistant en la mise en place d'une voie d'accès via un échangeur au nouveau centre urbain d'Oued Tlélat, pour un coût estimatif de 600 millions de DA, au-delà de sa pertinence - voire même son urgente nécessité - techniquement parlant, a eu l'aval du ministère, et ce dans un contexte de constat satisfaisant fait par lui-même de la situation générale du secteur local, notamment en ce qui concerne le volet infrastructures routières. Il n'en fallait pas plus pour obtenir le feu vert du premier responsable du secteur, un acquis -en attendant bien sûr l'aboutissement de la procédure et l'inscription du marché- d'autant précieux qu'il intervient dans une conjoncture de forte rationalisation budgétaire et de priorisation rigoureuse pour les investissements publics, tous secteurs productifs ou non productifs confondus. Techniquement, il s'agit selon les explications fournies par la DTP d'une bretelle qui aura à desservir le centre urbain de 17.000 logements d'Oued Tlélat à partir du tronçon Oran de l'autoroute Est-Ouest, et ce dans les deux sens de circulation.

L'opération suggère la réalisation d'un échangeur, passage supérieur, comprenant la réhabilitation d'une piste agricole, sur un linéaire total de 2,5 km, par le dédoublement et la modernisation de cet itinéraire, situé à 750 m à l'est du tracé de la variante, pour qu'il soit ainsi en adéquation par rapport au flux prévisionnel. Bien entendu, comme il s'agit d'une connexion avec l'autoroute Est-Ouest, et par conséquent une démarche soumise à l'autorisation de l'Algérienne des autoroutes (ADA), la DTP devra à cet effet œuvrer en étroite coordination avec cet organisme.

TOUTE UNE NOUVELLE VILLE PRESQUE ENCLAVEE

La jonction projetée permettra également de désenclaver cette nouvelle zone urbaine et tout le périmètre adjacent, sachant que dans l'empressement d'implanter plusieurs centaines, voire milliers de logements pour répondre à la pression du programme de résorption de l'habitat précaire et du vieux bâti à Oran ville notamment, on ne pouvait se permettre d'attendre jusqu'à l'arrivée de cette route et régler au préalable le problème d'accessibilité pour s'occuper ensuite de la réalisation des logements. Raison pour laquelle le centre urbain des 17.000 logements, malgré sa consistance, n'est pas relié à ce jour au réseau autoroutier et n'est accessible qu'au détour d'une longue boucle, donnant lieu à une congestion de la circulation des plus désagréables et incommodantes.

Seul le chef-lieu de la commune d'Oued Tlélat, l'ancienne ville autrement dit, est branché avec l'autoroute Est-Ouest sachant, pour rappel, que c'était le même groupe chinois CITIC-CRCC qui a réalisé la partie ouest de l'autoroute Est-Ouest (dont le tronçon Oran sur 20 km) qui avait réalisé quelques années auparavant, en 2007 précisément, la bretelle (ou l'évitement) d'Oued Tlélat, sur 27 kilomètres, débouchant sur Zahana (wilaya de Mascara), voie d'évitement qui traverse les RN4, RN13, CW18 et CW 35, décongestionnant la circulation dans ce périmètre inscrit alors « point noir».

C'est d'ailleurs sur la base de cette réalisation que viendra, quelques années après, se greffer l'autoroute Est-Ouest, dont 927 kilomètres seront concrétisés par ce même groupement chinois, tandis que les 289 autres kilomètres (à l'Est) seront confiée au consortium japonais COJAAL.