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Tébessa: Hausse des prix des aliments du bétail : le problème reste posé

par Ali Chabana

A vrai dire, le problème de la spéculation dans les produits fourragers reste posé et les éleveurs ne décolèrent pas et reviennent à la charge, dès que la situation se dégrade. Ceci a été soulevé pour la énième fois, à l'occasion de la réouverture des marchés à bestiaux, à travers la wilaya de Tébessa, revendiquant l'ouverture d'une enquête, afin d'élucider les tenants et aboutissants d'un dossier très sensible, notamment pour ce qui est des bénéficiaires du son (noukhala), qui a grimpé jusqu'à 4.000 DA le quintal, matière fourragère subventionnée par l'Etat.

D'autres plantes fourragères utilisées dans les aliments des bétails deviennent, à leur tour, hors de portée de certaines catégories d'éleveurs, vu la hausse de leurs prix, citons la luzerne 900 DA la meule, ou encore le foin (600 DA), sans oublier le quintal de maïs cédé à pas moins de 5.000 DA, le quintal, selon les éleveurs rencontrés au marché à bestiaux de Chéria, le plus important de la wilaya. Toute cette hausse vertigineuse des fourrages a des incidences sur les coûts de l'élevage des charges supplémentaires au détriment des éleveurs.

Un marché des fourrages caractérisé par l'anarchie dans la distribution, qui au final profite aux spéculateurs, en particulier en cette période de sécheresse où la demande augmente. Certains propriétaires de minoteries (productrices de son à partir de blé) n'ont pas obéi aux directives du ministère de l'Agriculture, dans l'attribution du son, préférant le commercialiser selon leurs intérêts.

Conséquences immédiates, la chute des prix des animaux destinés à l'abattage, des maquignons parlent d'une baisse de près de 50%, de la valeur des bêtes.

Premiers bénéficiaires, les bouchers, coronavirus oblige, ceux-ci peuvent acquérir des moutons à des prix bas, sauf que le prix des viandes rouges, lui demeure élevé (1.200 DA/le kg).

Pour rappel, le cheptel de la wilaya de Tébessa compte plus d'un million de têtes dont presque 90% de l'espèce ovine, la région de Thlygene et Chéria accapare, à elle seule, 70% du total.

Une richesse animalière en déperdition, toujours sous les risques de la pandémie, mais surtout victime des dangers d'un marché aléatoire, d'un circuit de distribution des fourragers entre les mains de gens, qui se présentent sous l'étiquette d'éleveurs !!