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La prévention gravement négligée !

par Abdelkrim Zerzouri

Le masque Covid-19, qui a fait une intrusion planétaire en 2020, n'a pas épuisé ses penchants à la polémique et aux réajustements de sa politique publique. Passant presque inaperçu au début de la crise sanitaire, pour accaparer ensuite tous les intérêts des gouvernements dans un laps de temps très réduit, provoquant une rude concurrence sur le marché international et faisant baver les investisseurs, le masque de protection contre le coronavirus revient en ce début d'année 2021.

Si en Algérie le masque de protection ou bavette a fini par tomber sur les mentons, ailleurs on lui concède un intérêt toujours plus grandissant. Après avoir passé par différentes phases, à commencer par la nonchalance des gouvernements, aidés par des scientifiques, qui le considéraient inutile, jusqu'aux aveux de son indispensable port pour se protéger de la Covid-19 et son entrée dans le code de conduite dans les espaces publics, le masque de protection n'est plus laissé au choix de ses porteurs. Une nouvelle réglementation en Europe interdit le port du masque artisanal ou de catégorie 2 sur les lieux publics.

Désormais, seuls les masques FFP2, chirurgicaux et en tissu industriel de catégorie 1 sont autorisés dans l'espace public à travers plusieurs régions et pays européens. Les masques faits maison sont à bannir dans un contexte de propagation d'un nouveau variant de la Covid-19, qui

s'avère être plus contagieux et plus meurtrier, selon les affirmations du Premier ministre britannique, Boris Johnson. Il s'agit donc de se parer en masques performants afin de se prémunir contre ce nouveau variant et toutes les formes du virus. Où en est-on en Algérie dans ce nouveau branle-bas de combat contre la Covid-19 ? A tout point de vue, on semble nicher sur une planète. Il suffit d'un recul des contagions pour que la démobilisation gagne du terrain.

Le plateau des contagions qui se maintient depuis quelques semaines à des niveaux inférieurs à 300 cas/24h a presque fait oublier que le virus est bien là et qu'il n'attend que ce genre de comportement frisant l'insouciance collective pour revenir. Le respect des gestes barrières n'est plus appliqué convenablement, ni distanciation physique ni port de bavette ne sont respectés dans les espaces publics.

Le masque de protection, premier et grand rempart contre la circulation du virus, présente un visage usé à force de lavage et réutilisation, perdant toute sa capacité de filtrant, s'il ne devient pas lui-même vecteur de propagation du virus. Faisant comme si la crise sanitaire est derrière nous ! Sur le plan des chiffres ou des courbes, la situation est certes tranquillisante mais en matière de mesure du risque ambiant des contagions, il faut sérieusement tirer la sonnette d'alarme.

Ne serait-il pas plus important de revenir, aujourd'hui, à la sensibilisation de masse et à la coercition pour faire respecter les gestes barrières ? Les autorités semblent plutôt plus à cheval pour entamer les vaccinations avant la fin du mois de janvier, alors que l'urgence réelle est à ce niveau de la prévention.