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Belmadi, le technicien idoine

par M. Zeggai

«Le premier des bons ménages est celui qu'on fait avec sa conscience ». Ce proverbe sied bien à Djamel Belmadi. Un nom qui restera à jamais lié à l'histoire du football algérien. Le sélectionneur algérien a été le premier entraîneur national à avoir donné à l'Algérie sa première couronne continentale à l'extérieur. Il rejoint ainsi au palmarès le regretté Abdelhamid Kermali, auteur du sacre africain, le premier de toute l'histoire, en 1990. Aujourd'hui, après avoir composté le billet à la prochaine phase finale de la CAN au Cameroun, Djamel Belmadi et ses protégés, invaincus depuis 22 matches, se lancent à battre le record d'invincibilité d'Afrique, détenu par la Côte d'Ivoire qui compte une série de 26 matchs sans défaite sur le continent africain. Par contre, le record de 24 matchs sans défaite accordé à l'Egypte concerne seulement les matches en phase finale de la CAN. Djamel Belmadi est parvenu à métamorphoser en un laps de temps assez court l'équipe nationale. Il a donné une âme à cette équipe nationale sur laquelle reposent tous les espoirs des Algériens. Cette réussite n'est pas le fruit du hasard, mais c'est ce qui arrive quand on « place l'homme qu'il faut à la place qu'il faut ». L'entraîneur national a réussi à forger une équipe qui force l'admiration et le respect de tout le monde. Rien ne semble pouvoir arrêter cette équipe, estiment les observateurs. En effet, le team algérien est devenu maître de son destin avec des joueurs capables de faire la différence à n'importe quel moment de la partie sans complexe aucun. C'est la confiance inculquée par Djamel Belmadi qui a enseigné à ses joueurs « qu'en football, il ne faut pas craindre un challenge quand on a la certitude de pouvoir le relever », a-t-on coutume de dire. Car ce ne sont pas les qualités techniques ou physiques qui font souvent la différence, mais c'est l'état d'esprit. Ne dit-on pas que « c'est l'âme qui fait courir une équipe » ? C'est avec cette mentalité et ces vertus made in Algéria que Verts ont rallumé la flamme chez un peuple qui en avait tant besoin depuis longtemps, au moment où l'Algérie vit des moments difficiles.

Depuis la prise en main de l'EN, Djamel Belamdi a clairement affiché ses prétentions. « Je veux gagner la coupe d'Afrique en Egypte », avait-il affirmé. Et il l'a gagnée. L'EN, version Belmadi, s'est replacée dans le concert international et suscité les éloges de partout, surtout que le football est devenu un phénomène social de grande nature et un enjeu majeur politique. S'il y a un domaine qui attire tant d'expression populaire c'est bien le football. L'esprit de clans qui régnait il y a quelques années, l'indiscipline, le manque de respect du maillot national sont bannis à tout jamais. Un exemple à citer : face au Zimbabwe à Harare, le sélectionneur national a prouvé sa compétence et son savoir-faire, en gérant ses matches en fonction de l'objectif assigné, la forme de ses joueurs et les caractéristiques du jeu de l'équipe adverse. En titularisant Guedioura, il a voulu exploiter la puissance de ce dernier pour gagner les duels aériens au vu de la complémentarité avec l'excellent Bennacer qui ne cesse de monter en puissance. Benrahma, grâce à ses grandes qualités techniques, a été titularisé pour participer au jeu défensif dans la mesure où la récupération de la balle est fondamentale dans le jeu moderne.

Là, Brahimi ne possède pas cette culture. Delort a été préféré à Bounedjah, parce que Belmadi avait besoin d'un élément percutant. Il a vu juste, puisque l'agressivité de l'attaquant montpelliérain a considérablement gêné les défenseurs adverses. En somme, une équipe est née pour dissimuler la mascarade du football national, marquée par des pratiques malsaines et autres affaires de corruption. A présent que le billet pour la CAN-2022 au Cameroun est en poche, le driver, et comme il avait souligné à maintes reprises, va s'attaquer à un autre grand objectif, tout aussi difficile qu'exaltant, à savoir la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar où, précisément, Belmadi a ses repères depuis plus de dix ans. Il s'agit là d'un paramètre qui n'est pas négligeable dans ce genre de tournoi où la récupération sera primordiale.