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Sidi Bel Abbes: Les éboueurs en grève, la ville croule sous les ordures

par M. Delli

Face à un mutisme inquiétant des autorités locales, les travailleurs de l'entreprise de wilaya Nadifcom, chargée de la collecte des ordures ménagères, entament leur quatrième jour de grève et restent mobilisés.

Ils exigent la présence du premier responsable de l'exécutif au siège de l'entreprise comme préalable à tout dialogue. La grève a engendré des points noirs et des décharges sauvages sur tout le tissu urbain de la ville suscitant une colère sans précédent exprimée par les citoyens sur la place publique et à travers les réseaux sociaux. Le syndicat UGTA que nous avons contacté n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour souligner les conditions de travail difficiles auxquelles l'entreprise est confrontée. «Les agents du nettoiement qui sont sur le terrain affrontent les ordures sans les moindres moyens de protection» sachant que la prime du Covid-19 n'a pas encore été encaissée par les travailleurs. Les salaires des mois prochains sont compromis en l'absence d'argent dans les caisses de l'entreprise qui risque sous peu de mettre la clé sous le paillasson, a-t-on déploré. L'entreprise qui compte un peu moins de 5.000 travailleurs sera dans le rouge si les autorités n'agissent pas au plus vite pour débloquer la crise. Et cela devrait passer inéluctablement par une rallonge budgétaire votée par la municipalité dans le cadre de la convention signée entre la mairie et l'entreprise. A ce propos, nous avons demandé des explications au maire qui a reconnu que la convention en question devait être révisée du fait que la ville se développe avec l'ouverture de nouvelles cités résidentielles. Jusqu'à maintenant, signale notre interlocuteur, l'APC a déboursé à Nadifcom le montant de 19 milliards compris dans l'actuelle convention et il faudra attendre le budget prévisionnel dans quelques jours pour rajouter ce qui manque. En attendant une éventuelle solution qui s'impose, la ville continue de crouler sous les ordures. A noter que le syndicat UGTA de l'entreprise a depuis plusieurs semaines attiré l'attention des autorités locales par des actions de protestation. Ne voyant aucune réaction des parties concernées, le syndicat a opté pour la solution radicale qui est la grève illimitée jusqu'à concrétisation de tous les points compris dans la plateforme de revendications.