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Procréation médicalement assistée: Des professionnels appellent à lever les contraintes financières

par M. Aziza

Environ 20% des couples en Algérie souffrent de retard de procréation. L'infertilité est devenue préoccupante. Elle est aujourd'hui considérée comme un problème de santé publique exigeant un suivi et un traitement médical. Intervenant à travers un webinai-re interactif organisé par les laboratoires Merck en concertation avec le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, les professionnels en la matière ont déploré le fait que les couples consultent tardivement. Ce qui réduit considérablement les chances pour obtenir une grossesse, notamment pour les femmes âgées. Dr Chahnaz Hadj Slimane, présidente de par la Société algérienne de médecine de reproduction (la SAMERE) a déclaré : « tous les jours, je reçois en consultation des femmes ou des couples qui ne parviennent pas à concevoir et qui cherchent des réponses à leurs questions. Nous avons constaté que 20 % des couples qui consultent, viennent effectivement pour des troubles de la fertilité ». Et d'enchaîner : « néanmoins, les couples tardent souvent à consulter par manque d'informations ou par appréhension du diagnostic ». « D'ailleurs, 55% des femmes algériennes commencent leurs traitements FIV après 35 ans, alors que l'âge est un facteur déterminant. Comme je le répète souvent, plus le diagnostic est fait précocement, plus on optimise les chances à ces couples à concevoir». Et de souligner qu'au-delà de la valeur sociale faisant de l'infertilité une source possible de souffrance, une prise de conscience des couples en particulier et de la société en général reste la clé de la réussite de ce parcours. Pour l'intervenante, les choses ont beaucoup évolué dans ce domaine, où des traitements et des techniques d'assistance médicale à la procréation ont été développés, justement pour aider les couples en souffrance, notamment morale, à concrétiser leur projet de conception. La présidente de l'Association de médecine de la reproduction assure que l'Algérie dispose de plusieurs unités de PMA spécialisés dans le domaine de la procréation. Mais, elle regrette le fait que seul les traitements liées à l'acte médical sont remboursés, pour deux tentatives seulement, le reste n'est pas pris en charge par la Cnas.

Autrement dit, l'ensemble des frais liés aux bilans et aux examens médicaux et la prise de sang, préalables au traitement et à l'acte médical ne sont pas remboursés. Les professionnels appellent les pouvoirs publics à lever les contraintes financières pour permettre aux couples algériens l'accès à la procréation médicale.

Mme Chafia Boulfoul, directeur exécutif de l'Association algérienne de la planification familiale (AAPF) a évoqué pour sa part les facteurs incriminés dans les troubles d'infertilité chez les Algériens. Elle cite le mariage tardif, notamment chez les femmes, en moyenne c'est entre 29 et 30 ans. On incrimine aussi la mauvaise alimentation et l'absence d'hygiène de vie, la consommation de tabac, d'alcool, la drogue ainsi que des facteurs liés au stress, le poids.