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Coronavirus: en gros et dans le détail

par Tahar Mansour

  Il y a seulement quelques jours, nous écrivions dans ces mêmes colonnes que «l'Algérie vient de dépasser le cap de 1.000 cas confirmés contaminés par le Covid-19», chose qui était un mauvais signe et qui devait nous faire réfléchir à deux fois tout en prenant les précautions nécessaires pour éviter d'être contaminés.

Avant-hier, ils étaient, en l'espace de 24 heures, 527 Algériens à avoir été testés positifs au coronavirus, c'est-à-dire plus de 1.000 en seulement 48 heures. La barre des 20.000 cas confirmés est également dépassée. Il n'y a pas longtemps, des voix s'élevaient un peu partout pour dire que le virus disparaîtrait avec la chaleur estivale, comme tous les virus de la grippe qui ne supportent pas les températures élevées. Force est de constater aujourd'hui que ce n'était que des paroles en l'air puisque, non seulement au nord du pays la contamination bat son plein avec des chiffres très élevés, mais même dans des régions réputées très chaudes, le virus est devenu plus virulent qu'en hiver et au printemps, à l'instar de Biskra qui a enregistré 64 cas pour la journée du 14 juillet ou El Oued qui en a enregistré 30.

Même actuellement les raisons demeurent toujours confuses à l'échelle planétaire, de nombreux pays reviennent au confinement au grand dam de leurs citoyens qui refusent souvent de s'y conformer et les simples mortels que nous sommes commencent à se demander s'il y aura jamais une issue à cette situation que personne ne semble ni comprendre ni arriver à contenir. Quant aux gestes barrières, comme nous nous plaisons à les appeler, il faut convenir qu'ils n'ont qu'une efficacité limitée, bien qu'ils soient nécessaires pour, au moins, éviter une contamination directe. En effet, comment éviter de toucher la monnaie qu'on nous rend, comment éviter les gouttelettes qui s'envolent après chaque toux ou éternuement d'une personne qui fait fi des précautions ?normales' quand elle est en public, comment éviter de choper ce maudit virus qui circule avec le pain, avec la bavette que vous achetez chez le pharmacien, avec le sachet en plastique que vous ramenez à la maison ? Tous ceux qui ont des enfants en bas âge le savent : comment éviter que vos enfants viennent à votre rencontre, comment ne pas les toucher ne serait-ce que pour qu'ils ne se frottent pas à vous ou à ce que vous avez à la main. Nous pourrons continuer à énumérer sans fin les situations à travers lesquelles nous pouvons être contaminés ou contaminer nos proches, mais cela ne veut pas dire que nous délaissions les mesures de précaution, au contraire, nous devons les renforcer justement pour ramener le moins de virus avec nous à notre retour à la maison. De l'autre côté, l'information réelle doit circuler de manière libre et à temps pour éviter les rumeurs qui font naître la panique ou le relâchement, c'est selon. L'information détaillée, par commune, doit circuler à travers tous les canaux pour barrer la route aux faiseurs de rumeurs qui profitent du vide pour distiller leur venin à travers de larges pans de la société, ce qui ne fait qu'aggraver la situation déjà peu reluisante.

Des voisins et des connaissances viennent souvent ?m'informer' qu'il y a eu, la veille, plus de dix personnes contaminées par la Covid-19 au niveau de la ville où j'habite et je ne peux ni confirmer ni infirmer car je n'ai pas l'information. Les personnes qui viennent m'en parler s'étonnent que je ne sache pas et croient même à des mensonges de la part des journalistes pour leur cacher la vérité, faisant le jeu des autorités, pensent-ils. Il y a tout un travail de communication qui doit être entrepris pour, à la fois, ramener la confiance entre les citoyens et le gouvernement et leur faire connaître et admettre la réalité, ce qui les poussera à se conformer strictement aux recommandations sanitaires ou autres.