Si
les Saïdéens, toutes couches confondues, ne se
mobilisent pas autour de leur club, le Mouloudia de
Saïda est appelé à disparaître de la scène footballistique. C'est du moins le
constat d'une situation qui a prévalu ces dernières années au sein d'une
formation qui avait été l'une des premières équipes à avoir marqué son nom dans
l'histoire du football algérien. Le Mouloudia Club de
Saïda était l'un des plus grands clubs de l'Ouest algérien au début de
l'indépendance, grâce à sa régularité et sa présence pendant cinq années
consécutives en Nationale I. Il avait remporté la première coupe d'Algérie
gagnée par un club de l'Ouest en 1965 contre l'ES Mostaganem. Aussi, de grands
joueurs avaient porté le maillot du MCS, à l'image de Saïd Amara, Kerroum, Fezza, Zimmerman, Ouardas, Benhamadi, Belbahri et les autres. Aujourd'hui, le Mouloudia
de Saïda est abandonné par les siens, ce qui justifie son parcours durant ces
dernières années, notamment après sa rétrogradation en Ligue 2 en 2012. Depuis,
le MCS ne fait que flirter avec la relégation, la faute à une gestion chaotique
ayant débouché sur plusieurs milliards de centimes de dettes. A présent, on se
demande qui pourra sauver le Mouloudia ?
Lors
de l'exercice actuel, les Saïdéens sont logés à la
onzième position à cinq longueurs seulement du deuxième potentiel relégable, la
JSMB, mais avec un goal-average particulier favorable (victoire à Saïda et nul
à Béjaïa). En plus d'un parcours qualifié de
«catastrophique» par les supporters du club, le problème des dettes, les luttes
intestines, les affaires de justice et le blocage du compte ont «tué» le Mouloudia où les joueurs n'ont pas été payés depuis
plusieurs mois. Aussi, l'absence d'un vrai contrat de sponsoring fait que le
MCS a obligé les responsables du club à ne compter que sur les subventions des
autorités locales, ce qui est insuffisant pour une équipe évoluant dans
l'antichambre de l'élite. Le manque de moyens financiers a limité le champ de
manœuvre des dirigeants pour effectuer un recrutement de qualité susceptible de
remettre le MCS sur rails. A cet effet, le club des hauts plateaux de l'Ouest
s'est contenté des éléments inconnus au bataillon et dont la plupart ont évolué
dans des divisions inférieures. On vient d'apprendre également de Mohamed Messaâdi, président du CSA, qu'une brigade des services de
sécurité a entamé récemment une enquête pour un contrôle dans les bilans de la
SSPA. Comme quoi, le MCS n'est pas encore sorti de l'auberge. En somme, avec la
crise financière qui frappe de plein fouet le club, il est quasiment impossible
aux responsables de respecter le protocole sanitaire en cas de reprise de
championnat. C'est l'incertitude qui plane au sein du MCS qui doit revoir sa
copie et trouver des dirigeants dévoués, capables avec un véritable projet
sportif, d'assurer l'avenir et de mettre les mécanismes nécessaires permettant
au Mouloudia de reprendre sa place dans le gotha du
football national.