L'on savait
que le changement intervenu, dans des conditions que tout le monde connaît, au
palais d'El Mouradia, n'a pas suscité beaucoup
«d'enthousiasme» sur l'autre rive de la Méditerranée. Pourtant, aussitôt
investi à la tête de l'Etat algérien, Tebboune avait
vite fait d'annoncer la couleur en invitant le locataire de l'Elysée «à vendre
la marchandise qu'il veut dans son pays». Le rappel de l'ambassadeur algérien
en poste à Paris, après la diffusion d'un documentaire «clandestin» sur une
chaîne TV de service public, risque d'installer dans la durée, une énième
grosse brouille diplomatique entre Alger et Paris. En convoquant son
représentant diplomatique à Paris dans le sillage d'une colère volcanique de
larges franges d'Algériens outrés, Alger, quoique toujours dans la diplomatie
de la réaction plutôt que l'action, a bien souligné le «caractère récurrent de
programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises qui sont
des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'Armée
nationale populaire, (...) un activisme où l'inimitié le dispute à la rancœur».
La réaction de Paris, via un communiqué laconique de la porte-parole du Quai
d'Orsay, a presque fait rire au sujet de «l'indépendance des médias français» !
D'abord une attaque frontale contre ceux que l'auteur du
docu a appelé «les combattants du Hirak», mais aussi
une atteinte à la dignité du peuple algérien. Même si le «navet» de France 5 ne
méritait certainement pas toute cette publicité gratuite, cet acharnement des
médias publics français contre l'Algérie, pour des raisons connues de tous,
vient de franchir un autre Rubicon, en assénant un autre coup en dessous de la
ceinture à un pays dont elle ne guérira jamais de l'avoir perdu. Du tristement
célèbre «qui tue qui», jusqu'à cet autre mercenaire, qui a ouvertement accusé
l'Armée algérienne d'avoir détourné du matériel médical, don d'un pays ami, en
passant par cette fameuse «résolution» du Parlement européen, les clichés,
chers au PAF, sont continuellement rabâchés. Le centre de gravité du monde
s'étant déplacé en défaveur de Paris et ses alliés naturels, maintenir instable
l'environnement géopolitique de l'Algérie devenue est une «constante» de la
diplomatie hexagonale. L'implication de plus en plus active, via les réseaux
sociaux, des Algériens dans la sphère politique et la vie publique d'une
manière générale, a amplifié, presque démesurément, l'écho donné à ce coup de
Jarnac donné dans le dos d'un pays qui ne se remet pas encore de vingt ans
d'incurie et d'une caste de dirigeants dont une bonne partie sont et restent de
«bons amis» de la France officielle. L'affaire prend les allures d'une mauvaise
plaisanterie quand des interviewés dans le docu
bidonné ont avoué avoir été manipulés par le «mercenaire cathodique», connu
pour affectionner les «angles morts», sur une chaîne dont tout le monde sait
qu'elle est biberonnée par le Quai d'Orsay. Peut-être une autre occasion pour
nous, de nous rappeler pourquoi l'hyène rit quand elle trouve quelque pitance à
se mettre sous la dent. Ou, peut-être, que Tebboune,
n'a pas l'heur de jouir de la même «alacrité» que son prédécesseur déchu !