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L'autre face du tableau

par Abdelkrim Zerzouri

Pour une rare circonstance d'une analyse étrangère objective, qui donne un ton favorable à l'Algérie, il serait mal convenu de la laisser passer sous silence. Alors que tous les pays vivent dans la crainte des effets économiques, néfastes, de l'après-coronavirus, le Washington Times prédit que les réformes économiques et

constitutionnelles, jugées «courageuses», engagées par le président Abdelmadjid Tebboune devraient aider l'Algérie à surmonter la crise économique et à en sortir plus forte que jamais. Rappelant dans ce sillage qu'au moment où des dirigeants et des élus ont préféré recourir à l'endettement en reléguant le fardeau de la dette à leurs successeurs, le président Tebboune a, lui, décidé de réduire de moitié le budget du gouvernement afin d'éviter «d'hypothéquer l'avenir de la Nation» auprès d'autres pays, a noté dans son analyse M. David Keene, rédacteur en chef pour le Washington Times et ancien président du Comité national républicain. Ne tarissant pas déloges, il pointera également le volet social, avec en trame de fond les décisions qui tendent au renforcement du pouvoir d'achat des citoyens et la baisse

des impôts dans un contexte marqué par des vaches maigres, alors que les citoyens de nombreux pays devraient fatalement supporter une augmentation des impôts et de l'inflation pour pouvoir honorer les dettes contractées par les gouvernements. Les décisions prises par Tebboune sont qualifiées d'« enseignement » pour les dirigeants sur « le courage et le leadership nécessaires à la gouvernance en temps de crise », relèvera-t-il. En somme, l'analyste décrit le Président comme « un leader coriace et habile » au moment où le pays, largement tributaire des recettes des hydrocarbures, fait face à « des défis sans précédent » liés à la crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus. Mais, il y a autre chose à lire dans cette analyse. Il ne faut pas se fixer uniquement sur le ton élogieux de l'analyse en question qui, posément, met en garde contre l'autre face du tableau de cette bonne gouvernance. L'Algérie et son Président seront à n'en pas douter attendus au petit tournant. C'est ce que laisse entendre dans son analyse le rédacteur en chef pour le Washington Times, en prévoyant que ces décisions budgétaires courageuses ne resteraient pas sans riposte hostile de la part des groupes d'intérêt particuliers, que ce soit au niveau local ou international. Il n'est pas à écarter que de grands quotidiens internationaux entrent en jeu pour s'attaquer à la politique sociale du gouvernement, soutiendra-t-il encore. En connaissance de cause ou par simple supposition a-t-il évoqué cette attaque probable de grands quotidiens internationaux contre l'Algérie ? Peut-être qu'il en a la preuve, déjà, d'échantillons qui commencent à s'agiter, donnant des signes précurseurs d'attaques de plus grande ampleur. Sur le plan interne, il y a également ce « grand défi » de consolider la confiance du peuple dans son gouvernement, relève-t-il. C'est peut-être, parmi tous les défis majeurs, le gage de réussite de toutes les initiatives du gouvernement. Gagner la confiance du peuple mène droit au renforcement du front interne et l'acquisition d'une assurance pour affronter d'autres challenges.