|
|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
LE CONFINEMENT N’EST ŒUVRE DE VIRUS
par Abdou BENABBOU
 La pandémie vient de mettre sur le pavé un million de chômeurs en Espagne. Il ne s’agit pas de travailleurs mis provisoirement en confinement mais bel et bien d’actifs ayant définitivement perdu leurs emplois. Il est évident que d’autres travailleurs partout dans le monde seront logés à la même enseigne sauf qu’en cette circonstance dramatique le gouvernement espagnol a eu l’honnêteté d’étaler une vérité que d’autres gouvernements ont tue ou cachée. On imagine aisément la catastrophe vécue dans ce domaine en Italie ou en France comme dans la plupart des pays mis en apnée par une épidémie jamais connue jusqu’ici. D’avance, on sait déjà que les millions de sans-travail ne pourront pas reprendre pied pour nourrir leurs familles et que le coronavirus a vite fait de décaper le petit et court espoir né d’un début de redressement économique pour des pays comme l’Espagne ainsi que d’autres. Il est certain qu’il sera difficile voire impossible d’éviter une rechute catastrophique et il est d’ores et déjà prévu que le mal-être de la population mondiale sera exponentiel provoquant un autre confinement autrement plus criard et plus affligeant. La pandémie aura cependant le mérite de démontrer au monde entier que l’existence humaine gagnerait à se renforcer par une large solidarité communautaire car le confinement des hommes, geôlier destructeur, n’obéit pas seulement à un virus. L’imperméabilité des frontières, voulue en permanence par l’imbécilité et l’étroitesse d’esprit des Etats, se joue avec ironie et sadisme de l’embrigadement des populations. Sans élargir la supposition à la terre entière, il suffit d’imaginer ce que pourrait apporter de bienfaits un maçon espagnol connaisseur aujourd’hui en chômage à une localité étrangère qui ne maîtrise pas l’art de la maçonnerie. Une multitude de domaines connectés ainsi offrirait un monde meilleur où chacun aura un pain garanti. Il suffirait de se débarrasser des nationalismes obtus qui ont fait depuis que le monde est monde des dégâts incommensurables et qui démontrent aujourd’hui avec une dramatique insistance que le confinement des hommes n’est pas uniquement l’œuvre d’un virus.
| |
|