Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Mazraâ, une localité au rythme des insuffisances

par A .C.

  Mazraâ, une des nombreuses localités rurales de la wilaya de Tébessa, vit au rythme des insuffisances en tout. De mechtas éparpillées sur des centaines de kilomètres carrés, El Betine, Fidh El Mahri, Oum Khaled, Oum Rayhane et d'autres douars incrustés dans un décor accidenté ou nichés dans les lits des oueds. Des habitations rurales rudimentaires manquant des nécessaires. Les habitants ruraux dont beaucoup d'agriculteurs évoquent avec amertume leurs souffrances, car Mazraâ avec 8.000 âmes est une région à vocation agroalimentaire, des éleveurs de la race ovine y sont par dizaines, leur seule source de vie, les activités agricoles prédominent, de Bir Mokkadem à El Ogla, en passant par Chéria et Thlygène. Les habitants sont toujours dans l'attente de la réalisation de la route à même de les extirper de leur enclavement millénaire. Une route rafistolée par des entreprises à la va-vite, aujourd'hui elle n'existe plus, sauf quelques gravats et de la poussière. Selon les habitants, une fois réalisée et ouverte, la route s'étalant sur près de 30 kilomètres aura des incidences positives sur toute la région, puisqu'elle s'allongera jusqu'à la commune de Thlygène plus à l'est et reliera le chemin de wilaya n° 01 entre Chéria et Bir El Ater. Un axe routier bénéfique pour l'extension des activités économiques, passant par la RN 83 allant vers les wilayas de Batna, Khenchela et Oum Bouaghi à l'ouest, puis vers le sud à Negrine, Ferkane et la wilaya d'El Oued. Le projet de la route en question n'est plus dans les possibilités financières de la commune de Mazraâ, d'après ses responsables. Les autochtones se disent attachés à leurs terres, en dépit de toutes les contraintes naturelles et autres, aussi ils sollicitent les autorités centrales et de la wilaya, afin d'intervenir pour réduire les nombreux obstacles qui font de la commune de Mazraâ et ses douars un vecteur d'espoir. En cet hiver rigoureux, le froid s'installe à Mazraâ, la région n'arrive plus à se soustraire à ses problèmes. Le transport scolaire, notamment pour les filles scolarisées, dans cette zone reculée, où le bus de ramassage scolaire se fait rare, à cause dit-on des pannes mécaniques répétitives, conséquences certaines pour ces filles qui risquent d'interrompre leur scolarité précocement. « Donnez-nous de l'électricité, pour qu'on puisse réviser nos leçons », dira un enfant !! Et encore, l'agriculture à Mazraâ piétine, en raison du déficit en eau d'irrigation, 5.000 oliviers sont donc sevrés d'eau, malgré la réalisation d'une retenue collinaire à Betine, sauf que celle-ci n'est plus exploitée et nécessite des travaux de réhabilitation. Les travaux publics reviennent souvent au-devant des préoccupations des citoyens, tant le réseau routier constitue l'issue de sortie de Mazraâ des affres du sous-développement. En équipements sociaux, c'est la problématique essentielle d'autres communes rurales, Grigueur, Bejen, Ogla Malha, Ferkane ou encore Thlygène et Stah Guentis. En d'autres termes, les disparités constatées entre différentes localités de la wilaya continuent de s'interposer comme un lourd fardeau dressé devant les autorités de la wilaya de Tébessa, ou comment sera concrétisée une certaine harmonie et équité des programmes de développement local, quand on a que des ressources financières limitées à répartir sur un ensemble de projets, une question lancinante qui taraude depuis longtemps l'esprit des responsables locaux.