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LES HOMMES SI PROCHES

par Abdou BENABBOU

Les turbulences politiques et sociales mondiales du moment sont bien évidemment dues à une malvie généralisée et on constate que les recettes déployées pour satisfaire les peuples s'avèrent d'une inefficacité prouvée. En Algérie comme partout ailleurs, on tente de parer au plus urgent et au plus pressé pour endiguer des soulèvements populaires non encore contenus jusqu'ici. Il est fort probable qu'ils ne le seront pas de sitôt et croire qu'ils ne seraient que des colères épisodiques de populations non nanties est déduction précipitée.

Tout près de nous, dans notre proche voisinage, la France puissance mondiale affirmée a tenté sans résultat de se détourner du classicisme politique ordinaire en choisissant un jeune président de la République qui se targuait de mieux inscrire son pays dans la modernité. Son débordement d'énergie n'a pu mettre en exergue finalement qu'une littérature déclassée. La marche pénible et forcée du monde démontre chaque jour que la prise en charge d'un peuple réclame d'un président de la République une audace originale et plutôt que d'attendre les fortes récriminations populaires pour entreprendre des colmatages sociaux stériles, il doit s'inscrire dans une large prospective l'extirpant de l'étroitesse de l'espace temps.

L'humanité telle qu'elle est configurée aujourd'hui n'apporte plus le repos des âmes et il est imposé à un chef d'Etat d'être lui-même une révolution. L'impératif d'oser est à l'évidence une obligation. Les honorables scrupules qui ont pesé sur les gouvernances jusqu'ici n'ont servi que le nationalisme inefficace contraignant les peuples à rester figés dans une géométrie restreinte. Certains à travers l'histoire du monde ont essayé de se vêtir des habits de messies, mais malheureusement ils n'ont su utiliser que les arguments des armes pour enfanter des holocaustes.

Le génie d'un leader serait de militer pour les rapprochements des peuples en ne tenant plus compte des tracés d'hier et pour aller fructifier le partage d'un grand intérêt commun.

Pour ce faire, un président de la République doit être d'abord convaincu qu'à l'entame de ce siècle, le monde n'a plus que la surface d'un quartier et que les hommes sont si proches comme ils ne l'ont jamais été.