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Equipe nationale: Une rentrée des classes réussie

par Adjal Lahouari

Contrats remplis pour tout le monde, même pour le coach français Michel Dussuyer qui avait promis « d'embêter les champions d'Afrique ».

C'est ainsi qu'on peut synthétiser les évènements qui ont marqué cette mémorable soirée. Avant tout il convenait de dompter le redoutable « tribunal » du stade 5-Juillet. Et pour cela, il fallait battre cet adversaire peu maniable et nullement prêt à faire preuve de complaisance. Cette fois, l'arène du 5-Juillet a affiché (presque) complet avec des familles et des enfants. Les anciens capés qui appréhendaient ce match, comme Feghouli, M'bolhi et Brahimi, sont repartis rassurés, ce dernier insistant sur la portée de cette victoire : « C'était très important pour nous de gagner ce soir ». Après le traitement subi auparavant dans ce stade, on comprend sa réaction. Dans le même ordre d'idées, le sélectionner national Djamel Belmadi a insisté sur deux points essentiels à ses yeux : « Je retiens la victoire et la communion avec le peuple ». Avec la joyeuse et longue célébration du trophée africain et l'hommage rendu à Halliche, on peut dire que ce fut une belle soirée dont tout le monde se souviendra. Certes, la victoire fut acquise difficilement et ce, pour deux raisons essentielles. La première, c'est que les Verts ont manqué de réalisme face aux bois adverses et notamment par Slimani, certes buteur sur penalty, mais également auteur de deux ratages flagrants. Leur volonté de bien faire était visible, mais il y a eu des mauvais choix, comme cette tendance irritante à utiliser des passes longues, histoire sans doute de jouer la profondeur, ceci dit sans oublier les centres en retrait imprécis renvoyés facilement par la défense béninoise, encouragée par la prestation de son gardien Kassifa, beaucoup plus à l'ouvrage que son homologue en face M'bolhi. Il faudra ajouter le manque de réussite du duo Belaïli - Bounedjah et, enfin, le piège du hors-jeu dans lequel ce dernier est souvent tombé. Bien que satisfait, Belmadi est conscient de ces lacunes qu'il doit s'empresser de corriger le plus vite possible et ce, avant les prochaines rencontres pour que le rendement de l'EN s'améliore. Pour protéger ses joueurs, Belmadi a mis l'accent sur la valeur de cette équipe du Bénin, « qui a fait mal au Maroc et qui vient de battre la Côte d'Ivoire. Dans l'ensemble, nous étions compacts, mais on doit travailler nos automatismes offensifs », a-t-il ajouté, tout en mettant l'accent sur le mauvais état de la pelouse. « Je pense qu'un retour au stade olympique devient compliqué, et c'est dommage !».

Ceci ne nous empêche pas de dire que les Verts n'ont pas affiché la même forme qu'en Egypte et c'est compréhensible. Au pays des Pharaons, il s'agissait d'une compétition officielle de haut niveau. Lundi, c'était un match amical et la condition physique était inégale chez la majorité des joueurs. Enfin, ce n'était pas facile contre des adversaires très appliqués et qui, bien que subissant la possession du ballon, ont vraiment contrarié les desseins des champions d'Afrique, comme promis par leur entraîneur Michel Dussuyer. On terminera ce petit tour d'horizon par un constat auquel il faudra s'habituer. En effet, Belmadi considère que « ça va être difficile d'entrer dans cette équipe, je ne vois pas l'intérêt de changer. On joue bien, on gagne, on se donne donc du crédit pour rejouer le prochain match. Les joueurs ont bien fait leur travail, et on ne peut pas les changer », a-t-il asséné pour se justifier.

Quoi qu'il en soit, les observateurs auraient aimé voir à l'œuvre un ou plusieurs « nouveaux », à savoir Chetti, Benayada et Benrahma. En cas de bonne performance de ces derniers, Belmadi aurait lancé une saine concurrence dont l'équipe nationale aurait été la grande bénéficiaire. Et d'ailleurs, il faut souligner, qu'en principe, les matches amicaux sont prévus pour tenter de telles expériences et motiver ceux qui ont le statut de remplaçants. Tel est le sentiment de ces observateurs convaincus de la richesse de l'effectif de l'EN. Mais, on dit « qu'un entraîneur qui gagne a toujours raison. » Et, justement, c'est le cas de Djamel Belmadi qui, pour le moment, est à l'abri des critiques, même si ces dernières, et notamment les lacunes dans la transmission du ballon et la gestion discutable des remplaçants, sont pour le moins justifiées.