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Tlemcen: Le contrôle des marchandises assoupli dans les zones frontalières

par Khaled Boumediene

Le wali de Tlemcen, Benyaïche Ali, a décidé d'aborder la rentrée sociale par les nouvelles dispositions d'assouplissement du passavant (autorisation de circuler des marchandises) mises en place récemment par les pouvoirs publics dans les zones frontalières.

Le chef de l'exécutif a réuni les directeurs du Commerce, des douanes, des impôts et les représentants des commerçants et associations de protection du consommateur, ainsi que les chefs de daïras et présidents d'APC des treize communes concernées par la levée partielle du passavant, auquel étaient contraints depuis 2013 les commerçants et les consommateurs. «Le nouvel arrêté du 16 juillet 2019, fixant la liste des marchandises soumises à l'autorisation de circuler, qui vient d'être publié au Journal Officiel, élimine et dispense les déclarations des transporteurs et commerçants de 22 produits de première consommation aux contrôles du passavant dans la zone terrestre du rayon des douanes. Il aura un impact favorable sur les commerçants et par ricochet sur les populations de ces zones frontalières de la wilaya, qui peuvent désormais s'approvisionner de façon régulière des produits dont ils ont besoin. Ce résultat n'a pas été facile à concrétiser compte tenu de la spécificité de ces localités qui connaissaient une activité intense de contrebande il y a quelques années. Aujourd'hui, grâce aux efforts des services de sécurité, ces activités sont pratiquement éradiquées sur l'ensemble de la bande frontalière qui constitue une importance capitale pour les pouvoirs publics qui ont mis en œuvre une stratégie nationale en matière d'aménagement et de développement des zones frontalières, considérés comme espaces géostratégiques. Des plans programmes ont été adoptés à travers les études d'aménagement et de développement de ces zones frontalières, et ce de manière concertée, dans une vision multisectorielle et transfrontalière», a d'emblée indiqué le wali. A ce titre, M. Benyaïche a précisé que la wilaya de Tlemcen a bénéficié lors de ces dernières années d'un montant global de 2.000 milliards pour le développement des communes frontalières, citant comme exemple la commune de Maghnia qui, à elle seule, a bénéficié depuis une année et demie de 70 milliards. «Je dois avouer devant vous, que le problème réside dans l'exécution des opérations programmées par les APC. Il faut le dire, il y a des lenteurs dans la réalisation de ces opérations. Et je dois dire aussi que nous n'avons jamais refusé les propositions de projets émanant des APC pour améliorer le cadre de vie du citoyen, tels que l'assainissement, l'eau, le gaz, les terrains de sports (Matico), le logement, l'habitat rural, etc., sauf si on se heurte au problème du foncier surtout à travers les communes rurales, comme le cas d'Aïn Nehala où il n'y a que des terres agricoles auxquelles il ne faut guère toucher», a-t-il ajouté.

Saisissant l'opportunité de cette rencontre, le premier responsable de la wilaya n'a pas manqué de mettre à l'index certains par rapport aux commentaires négatifs et diffamatoires exprimés sur les réseaux sociaux qui sèment, selon lui, le doute au sein de la population et minimisent les efforts déployés par l'Etat pour le développement de ces localités frontalières. L'orateur a souligné qu'en tant que haut responsable, il est tenu par l'obligation de réserve, mais quand les choses dépassent le seuil tolérable, il est de son devoir d'éclairer l'opinion publique induite en erreur, quant «aux mensonges et contre-vérités qui visent délibérément à affaiblir le moral des citoyens et semer le désespoir et le pessimisme parmi les cadres et jeunes intègres et propres de ces communes frontalières».

Après un débat sur les pratiques commerciales et les problèmes rencontrés par les commerçants dans ces zones frontalières, M. Benyaïche a fait savoir que plus de 100 milliards ont été dépensés cet été dans le secteur des Ressources en eau, pour assurer l'eau potable aux habitants des localités qui étaient alimentées de la station de dessalement de Souk Tleta, qui connaît des problèmes dans sa production. «Heureusement que nous avons agi en amont de cette saison estivale et anticipé sur les solutions pour éviter des situations fâcheuses dans l'approvisionnement en eau des citoyens. Nous avons réussi grâce à la compréhension du ministère de l'Intérieur à faire intégrer notre wilaya dans le programme d'urgence et ce, à l'instar des wilayas de Bordj Bou Arreridj, Constantine, Annaba et Sétif, ce qui nous a permis de renforcer le réseau AEP cet été pour parer à toute perturbation. La station de dessalement de Souk Tleta sera fermée pour une période de deux années à partir du 1er octobre prochain, afin de subir des travaux de maintenance et de réhabilitation. Selon des études, la wilaya aura besoin à moyen terme d'une enveloppe financière de l'ordre de 700 milliards pour une autosuffisance en ressources en eau».