Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Carrières d'agrégat de Gdyel: Des instructions pour atténuer le calvaire des habitants

par D. B.

Interpellé par les habitants de la commune de Gdyel sur les désagréments causés à la population par les carrières d'agrégat, le wali d'Oran, M. Cherifi Mouloud, a effectué hier une visite au site d'implantation de ces carrières au niveau de la localité de Kristel.

Selon un communiqué de la wilaya, cette visite a permis au premier responsable de l'exécutif de faire un constat de la situation et aussi pour être à l'écoute des doléances des citoyens. « Le wali s'est entretenu avec les représentants des habitants et des entreprises qui exploitent les 11 sites, afin de trouver les solutions qui prennent en compte à la fois le volet économique de cette région et la sécurité des habitants », souligne le communiqué. A ce titre, les représentants des habitants ont tenu à rappeler au wali les principales revendications de la population, notamment les effets néfastes des explosions et le passage des camions au centre de la ville de Gdyel. Sur ce, M. Cherifi a donné des instructions pour interdire le passage des camions près des zones d'habitat et a ordonné la mise en place d'une commission de wilaya pour le suivi du dossier et pour proposer des solutions pour prendre en charge les doléances de la population, veillant toutefois à préserver le gagne-pain des familles.

L'exploitation des carrières de Gdyel a été à l'origine de nombreuses protestations des habitants

Il y a plus d'un mois, des habitants de la commune de Gdyel avaient bloqué la circulation sur l'axe principal traversant la commune, à savoir l'avenue Hammou Boutlélis, pour protester contre le passage des camions de gros tonnage de la carrière mitoyenne. Tôt dans la matinée, des habitants ont mis en place un barrage filtrant pour interdire le passage de tous les camions en provenance de la carrière. Selon les habitants, le recours à cette action de protestation est dicté par le nombre important d'accidents causés par ces « engins de la mort » comme les qualifient les riverains. Nos interlocuteurs avaient fait état d'un énième accident survenu la veille et qui a causé l'amputation des deux jambes d'un habitant de la commune de Gdyel. « C'est le quatrième ou cinquième accident depuis le début de l'année », avaient affirmé les habitants. Ces derniers rappellent qu'une personne a déjà été écrasée par un camion. D'autres accidents ont été enregistrés depuis la mise en exploitation des carrières, des voitures et des maisons ont été percutées de plein fouet par des camions », assure un habitant de l'avenue Hammou Boutlélis. Il signale en outre que le dernier accident est la goutte qui a fait déborder le vase. « Nous avons interpellé toutes les autorités concernées pour interdire le passage des camions sur cet axe très fréquenté, mais en vain. Nous n'avions d'autres recours que d'empêcher, par nos propres moyens, ces engins de passer par la route principale de la commune », ajoute notre interlocuteur. Les habitants ont tenu aussi à signaler qu'il y a des voies d'évitement spécialement aménagées pour le passage des ces camions en dehors de la ville. « Sur les trois carrières exploitées, seuls les camions d'une des carrières ont reçu l'autorisation de passer par le centre-ville. Nous interpellons le wali d'Oran pour intervenir et mettre un terme à notre calvaire », déclarent les protestataires. Il y a lieu de signaler que la valse quotidienne de dizaines de camions de gros tonnage, qui s'approvisionnent en enrochement de la carrière située sur la route montagneuse qui traverse la localité de Kristel à Oran-Est, suscite le courroux des habitants des localités traversées par ces véhicules, notamment Gdyel.

Ces camions, qui traversent cette région pour rejoindre la carrière, représentent, outre les désagréments quotidiens, un danger pour les enfants et notamment les écoliers à cause de la vitesse excessive avec laquelle ils roulent. Les habitants sont montés au créneau à maintes fois contre la dégradation de l'environnement causée par les va-et-vient incessants des camions chargés d'agrégats issus de plusieurs carrières. Des citoyens qui en ont ras le bol des désagréments liés aux activités en question, tant sur leur santé et celle de leurs enfants que sur leur cadre de vie. Cependant, les entreprises impliquées contribuent à faire travailler des dizaines de personnes, ce qui n'est pas rien quand on sait combien le chômage frappe une frange non négligeable. Néanmoins, la santé du citoyen et la préservation de son cadre de vie doivent être une priorité que les pouvoirs publics devraient prendre en charge au même titre, sinon davantage, que les autres préoccupations telles que l'emploi ou le logement.