Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La décision notifiée hier au Conseil constitutionnel: Bouteflika a démissionné

par R. N.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République, a-t-on appris mardi auprès de la présidence de la République. Une décision qui doit être validée par le Conseil constitutionnel. Selon ce que prévoit la Constitution, c'est le président du sénat, Abdelkader Bensalah, qui assumera la présidence de la République pour une durée maximale de 90 jours. En effet, l'article 102 de la Constitution stipule qu' «en cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la présidence de la République. Il communique immédiatement l'acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit.

Le président du Conseil de la nation assume la charge de chef de l'Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées. Le chef de l'Etat, ainsi désigné, ne peut être candidat à la présidence de la République».

La décision de Bouteflika est intervenue quelques heures à peine après une réunion présidée par Gaïd Salah avec les commandants de forces, les commandants des régions militaires, le Secrétaire général du ministère de la Défense nationale et les chefs des deux départements de l'état-major de l'Armée nationale populaire. Au cours de cette rencontre, Gaïd Salah a appelé à l'application immédiate des articles 7, 8 et 102. Il s'en est pris au cours de cette réunion à «certains individus» qui ont accueilli sa démarche « par l'entêtement, la tergiversation et la sournoiserie (...) qui oeuvrent à faire perdurer la crise et la rendre plus complexe, avec comme seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits, en se souciant que peu des intérêts du peuple et de l'avenir du pays». Evoquant «une poignée de personnes qui s'est indûment accaparée des richesses du peuple algérien», Gaïd Salah est aussi revenu sur ce qu'il a qualifié de «vastes opérations de pillage et de dilapidation qu'a connues notre pays, ciblant ses potentiels et ressources économiques et financières», s'interrogeant sur les moyens qui ont permis à cette poignée de personnes d'amasser des richesses immenses par des voies illégales et dans un court laps de temps, en toute impunité, profitant de leur accointance avec certains centres de décision douteux, et qui tentent ces derniers jours de faire fuir ces capitaux volés et s'enfuir vers l'étranger.

Le général de corps d'armée est également revenu sur «des réunions suspectes tenues clandestinement pour comploter contre les revendications du peuple et adopter des pseudo-solutions en dehors du cadre de la Constitution afin d'entraver les démarches de l'Armée nationale populaire et ses propositions de sortie de crise et, partant, exacerber la situation et la rendre plus compliquée. Tout ceci est entrepris en coordination avec les entités non-constitutionnelles. Toutefois, certaines de ces parties se sont manifestées, tentant vainement de nier leur présence dans ces réunions et induire l'opinion publique dans l'erreur, malgré l'existence de preuves irréfutables attestant ces réalités malveillantes».