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Blida: Le laisser-aller continue toujours

par Tahar Mansour

C'est devenu une vraie plaie, au propre comme au figuré ! Souvent, des travaux de réfection et de revêtement des routes sont entrepris par les autorités concernées, au grand bonheur des piétons et des automobilistes, surtout ces derniers qui peuvent enfin circuler de manière assez normale, sans avoir à slalomer entre les ornières et les crevasses, rêvant enfin de ne plus être obligés de changer chaque semaine la suspension de leurs voitures.

Mais, très vite, avant même que le goudron sèche complètement, nous voyons des engins se mettre en place pour creuser la chaussée par des chantiers où sont utilisés des marteaux-piqueurs mis en place et la dégradation commence, devant les yeux incrédules des habitants et des passants, piétons et automobilistes. Nous avons demandé à un chef de chantier qui s'apprêtait à creuser une tranchée à travers une route nouvellement refaite à neuf pourquoi il n'a pas creusé avant la pose du bitume et il nous répondit que : « ce n'est pas de ma faute, il n'y a aucune coordination entre les services et je viens juste de recevoir l'autorisation ». Qui est responsable des réfections des routes ? C'est l'APC. Qui délivre les autorisations pour creuser ? C'est encore l'APC. La question se pose d'elle-même. Ceci d'un côté. De l'autre, le garant de la bonne marche des affaires de la cité, c'est toujours et encore l'APC qui doit veiller à ce que les routes refaites à neuf ne soient pas creusées juste après, surtout celles-là. Pour les autres routes, il y a toujours une clause dans tous les cahiers de charges qui oblige l'entreprise ou le particulier qui creuse dans un espace public à remettre les lieux dans l'état où il les a trouvés, mais cela n'arrive presque jamais. Les ouvriers arrivent, coupent la route de manière aléatoire, n'importe quand et n'importe comment, creusent, jettent toutes sortes de détritus alentour, terminent leur travail, plient bagages et puis s'en vont, laissant l'endroit dans une saleté repoussante, avec des gravats qui bloquent une partie de la route, le trottoir et, bien entendu, une tranchée refermée à la va-vite, sans compactage du remblai ni remise de bitume. Ce n'est pas uniquement la wilaya de Blida qui est concernée par ce phénomène de laisser-aller, mais l'ensemble du territoire national, sauf peut-être là où les membres et les responsables des communes font leur travail convenablement. Il y a des instances qui emploient des dizaines de fonctionnaires chargés de veiller justement à préserver les lieux publics de toute dégradation. Avant, quand l'administration faisait son travail, il y avait les gardes-champêtres qui veillaient au grain ; il y a actuellement les services techniques des APC et les services de sécurité chargés de l'environnement, mais ils sont totalement absents. Quand donc les citoyens de ce beau pays comprendront-ils qu'ils doivent remettre les lieux publics en leur état initial s'ils y exécutent des travaux ? Jusqu'à quand nos concitoyens vont-ils vivre ce laxisme qui cause des gênes et des dommages à leurs voisins et à eux-mêmes ?