C'est devenu une vraie plaie, au propre comme au
figuré ! Souvent, des travaux de réfection et de revêtement des routes sont
entrepris par les autorités concernées, au grand bonheur des piétons et des
automobilistes, surtout ces derniers qui peuvent enfin circuler de manière
assez normale, sans avoir à slalomer entre les ornières et les crevasses,
rêvant enfin de ne plus être obligés de changer chaque semaine la suspension de
leurs voitures.
Mais, très vite, avant même que le goudron sèche complètement,
nous voyons des engins se mettre en place pour creuser la chaussée par des
chantiers où sont utilisés des marteaux-piqueurs mis en place et la dégradation
commence, devant les yeux incrédules des habitants et des passants, piétons et
automobilistes. Nous avons demandé à un chef de chantier qui s'apprêtait à
creuser une tranchée à travers une route nouvellement refaite à neuf pourquoi
il n'a pas creusé avant la pose du bitume et il nous répondit que : « ce n'est
pas de ma faute, il n'y a aucune coordination entre les services et je viens
juste de recevoir l'autorisation ». Qui est responsable des réfections des
routes ? C'est l'APC. Qui délivre les autorisations pour creuser ? C'est encore
l'APC. La question se pose d'elle-même. Ceci d'un côté. De l'autre, le garant
de la bonne marche des affaires de la cité, c'est toujours et encore l'APC qui
doit veiller à ce que les routes refaites à neuf ne soient pas creusées juste
après, surtout celles-là. Pour les autres routes, il y a toujours une clause dans
tous les cahiers de charges qui oblige l'entreprise ou le particulier qui
creuse dans un espace public à remettre les lieux dans l'état où il les a
trouvés, mais cela n'arrive presque jamais. Les ouvriers arrivent, coupent la
route de manière aléatoire, n'importe quand et n'importe comment, creusent,
jettent toutes sortes de détritus alentour, terminent leur travail, plient
bagages et puis s'en vont, laissant l'endroit dans une saleté repoussante, avec
des gravats qui bloquent une partie de la route, le trottoir et, bien entendu,
une tranchée refermée à la va-vite, sans compactage du remblai ni remise de
bitume. Ce n'est pas uniquement la wilaya de Blida qui est concernée par ce
phénomène de laisser-aller, mais l'ensemble du territoire national, sauf peut-être
là où les membres et les responsables des communes font leur travail
convenablement. Il y a des instances qui emploient des dizaines de
fonctionnaires chargés de veiller justement à préserver les lieux publics de
toute dégradation. Avant, quand l'administration faisait son travail, il y
avait les gardes-champêtres qui veillaient au grain ; il y a actuellement les
services techniques des APC et les services de sécurité chargés de
l'environnement, mais ils sont totalement absents. Quand donc les citoyens de
ce beau pays comprendront-ils qu'ils doivent remettre les lieux publics en leur
état initial s'ils y exécutent des travaux ? Jusqu'à quand nos concitoyens vont-ils vivre ce laxisme qui cause des gênes et des
dommages à leurs voisins et à eux-mêmes ?