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A la veille de la réunion de Vienne: Des «doutes» sur la réduction de la production

par Agences

  Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, s'est entretenu hier à Vienne avec le ministre de l'Energie émirati et président de la conférence de l'Opep, Suhail Al-Mazrouei, ainsi qu'avec son homologue vénézuélien, Manuel Salvador Quevedo Fernandez. Lors de leurs entretiens, ils ont abordé l'évolution des marchés pétroliers et les perspectives pour 2019, a indiqué le ministère de l'Energie dans un communiqué. Ces rencontres se sont tenues en marge de la 12ème réunion du Comité ministériel conjoint de Monitoring Opep et non Opep (JMMC) qui se tient dans la capitale autrichienne. Outre cette 12ème réunion du JMMC, M. Guitouni participera également à la 175ème Conférence ministérielle des pays membres de l'Opep qui se tiendra le 6 décembre.

Cette Conférence ministérielle de l'Opep examinera notamment le rapport et les recommandations du JMMC chargé du contrôle de la conformité aux ajustements volontaires de la production tels que décidés dans la Déclaration de Coopération signée en novembre 2017. En outre, la Conférence de l'Opep analysera l'évolution des marchés pétroliers depuis sa dernière réunion à Vienne tenue en juin 2018, et examinera les perspectives du marché pétrolier pour 2019. Le ministre prendra aussi part, le 7 décembre, à la 5ème réunion ministérielle des pays Opep et des pays non Opep participants à la Déclaration de Coopération. Les pays Opep et non Opep se sont engagés en faveur de la stabilité des marchés pétroliers, de l'intérêt mutuel des pays producteurs et consommateurs, de l'approvisionnement efficace, économique et sûr des pays consommateurs, d'un rendement équitable du capital investi ainsi que du retour de la confiance des investisseurs dans l'industrie pétrolière.

Trump met de nouveau la pression sur l'Opep

Les prix du pétrole hésitaient hier en cours d'échanges européens, alors que des doutes émergent sur la capacité de l'Arabie saoudite d'obtenir une baisse coordonnée de la production lors du sommet de l'Opep jeudi et vendredi à Vienne. Hier matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 62,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour janvier gagnait 9 cents à 53,34 dollars. Mardi, en cours de séance, les prix ont effacé une grande partie de leurs gains du début de journée après que le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a jugé qu'il était «prématuré» d'affirmer que les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires s'accorderont sur une baisse de la production. Le ministre «a alimenté les doutes», ont expliqué les analystes qui précisent que, précédemment, des rapports avaient évoqué «une coupe d'au moins 1,3 million de barils par jour». L'Opep et ses partenaires seront réunis à Vienne aujourd'hui et demain pour décider de diminuer ou non le niveau de leur production. Trump est revenu à la charge hier encore pour demander à l'Opep de ne pas réduire sa production.

Autre facteur qui pèse sur les prix: «une large diminution de l'appétit pour le risque», a expliqué Stephen Brennock, analyste, alors que Wall Street a perdu plus de 3% mardi. Selon lui, ce sentiment provient du fait que «l'optimisme autour de la trêve commerciale» entre les Etats-Unis et la Chine «s'est éteint». «Nous aurons soit un vrai accord avec la Chine ou pas d'accord du tout», a tweeté le président américain Donald Trump mardi, ajoutant que sans accord il imposerait ses tarifs douaniers. La publication du rapport hebdomadaire sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis a par ailleurs été repoussée d'un jour cette semaine en raison de la journée nationale de deuil décrétée en hommage à l'ancien président américain George H.W. Bush. Elle aura lieu jeudi.