Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Importation des véhicules en CKD: Une facture toujours en hausse

par Moncef Wafi

La facture globale d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules de tourisme et des véhicules de transport de personnes et de marchandises ainsi que l'importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises (produits finis) s'est établie à 2,9 milliards de dollars (mds usd) sur les 10 premiers mois de 2018 contre 1,65 md usd sur la même période de 2017, en hausse de 76%.

La première catégorie (industrie de montage des véhicules de tourisme) a connu une augmentation de 87,4% entre les deux périodes de comparaison avec 2,38 mds usd contre 1,27 md usd, selon les chiffres du Centre national des transmissions et du système d'information des douanes (Cntsid). Quant à la deuxième catégorie (véhicules de transport de personnes et de marchandises), elle a, aussi, connu une hausse en s'établissant à 518,62 millions de dollars sur les 10 premiers mois de l'année en cours, contre 377,1 millions de dollars, à la même période de 2017, soit une hausse de 62,55 millions de dollars (+19,33%). Selon la même source d'informations, les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les véhicules d'occasion) ont, par contre, baissé à 306,33 millions de dollars contre 340,16 millions de dollars, soit une baisse de près de 34 millions de dollars (-10%). Par contre, les importations des pneumatiques neufs se sont chiffrées à 114,56 millions usd sur les dix premiers mois de 2018 contre 106,02 millions usd à la même période de l'année dernière, en hausse de 8,06%. La tendance haussière des importations des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules se confirme puisque, en 2017, la facture pour les véhicules de tourisme s'était chiffrée à près de 1,62 milliard de dollars, soit une hausse de près de 27 millions de dollars par rapport à 2016.

Concernant les importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et des collections CKD de cette catégorie de véhicules, elles ont baissé, se chiffrant à 512,6 millions de dollars en 2017, contre 767,7 millions de dollars en 2016. L'augmentation de la facture du CKD signifie que l'Etat est en train de réaliser l'un des enjeux de l'industrie automobile algérienne, en diminuant la part des importations de kits pré-montés SKD au profit de nécessaires de pièces détachées CKD, assemblées sur place. De ce point de vue, le mélange de pressions et d'incitations gouvernementales a contribué à la hausse des importations de CKD depuis 2016 et les chiffres indiquent que la politique volontariste du gouvernement a permis le développement d'une capacité de production locale certes limitée, mais réelle, et l'implantation effective de chaînes de montage algériennes. Pour rappel, le CKD, ou Completely Knocked Down, est une technique qui consiste à exporter des produits, entièrement démontés et dont l'assemblage final est opéré par un acteur local.

À ces lots de pièces, réceptionnées depuis l'étranger, peuvent s'ajouter des éléments produits localement afin d'atteindre une intégration plus poussée. Selon plusieurs sources, cette méthode constitue un avantage pour les grands constructeurs automobiles qui profitent ainsi de droits de douanes plus faibles et d'une main-d'œuvre qui est généralement moins chère sur les marchés visés.