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![]() ![]() ![]() ![]() L'actualité
politique et économique reste encore déprimante. Autant l'affirmer que sur le
front social aucune bonne nouvelle de nature à rassurer les ménages et inciter
les électeurs à croire en leurs élus. L'augmentation des pensions de retraite
n'étant pas encore au menu du gouvernement, l'opinion publique est malmenée
entre les guerres de clans et de leadership, qui divisent plus que jamais le
FLN, et les hausses successives et mal expliquées par le ministère du Commerce
des prix des produits de large consommation.
En fait, la crise au sein du FLN a pris une nouvelle tournure dimanche avec l'installation d'une instance de transition qui doit gérer les affaires courantes et organiser la prochaine réunion du comité central pour remettre le parti sur les rails de la légalité. Et, surtout, en faire sortir un nouveau bureau politique et un SG vraiment élus par la base, ou du moins par le comité central. Mais, au rythme des coups de Jarnac qui s'y déroulent, le plus vieux parti algérien en activité n'est pas près de sortir du marasme, même s'il gère les affaires courantes. Pour autant, cela ne dédouane pas les commanditaires du putsch qui a fait dégager Ould Abbès du secrétariat général, lui-même ayant été une des notes de cette étrange partition qui est en train de se jouer et qui a déjà fait descendre de son perchoir Saïd Bouhadja. Comme si, à quelques brasses de la prochaine élection présidentielle, l'encadrement du FLN est en train d'être changé, rajeuni. La passation de pouvoir de dimanche, avec l'installation d'une instance chargée de diriger le parti, si elle met un terme définitif au passage controversé d'Ould Abbès à la tête d'un parti miné par les crises et les séditions, n'en éclaire pas moins sur les intentions de ceux qui ont désigné Bouchareb d'abord à la tête de l'APN, ensuite au FLN. L'enjeu étant la prochaine présidentielle, il était vital de calmer les ardeurs d'un ex-SG du FLN dépassé par sa propre fougue à soutenir un 5ème mandat du président Bouteflika et tenir à distance quelques potentiels candidats, virtuellement présidentiables, dont Ahmed Ouyahia, chef du RND. Alors, le rajeunissement des structures du parti, comme on l'affirme dans l'entourage dirigeant du FLN, pourrait être une sorte de fumigène, bon à faire diversion sur le front politique face aux stress des Algériens quant à ce que sera l'année prochaine, avec une inéluctable installation dans la durée de l'inflation et la hausse des prix des produits de large consommation. Car sur le front économique ce gouvernement ou les précédents ont habitué les Algériens à surveiller le tableau des prix de pétrole, à la hausse ou à la baisse, pour spéculer sur ce que sera leur niveau de vie pour les mois à venir. Le plus troublant dans cette atmosphère de sinistrose, avec des dizaines de harraga interceptés au large des côtes nationales ces derniers jours, est que le gouvernement semble mystérieusement absent et ne croit pas nécessaire d'intervenir pour rassurer les Algériens sur nombre de questions urgentes. C'est également le même reproche aux partis politiques, assez effacés par rapport à une actualité politique, économique et sociale stressante qui les interpelle pour tenter de se rapprocher de l'opinion publique et combler le vide d'une communication à revoir du gouvernement vis-à-vis des grandes questions citoyennes. Autant par rapport à la prochaine élection présidentielle, les sénatoriales, l'inflation, la hausse des prix des produits de large consommation? Ce vide de la communication institutionnelle sur l'état de la nation, à un peu plus d'un mois de la fin de l'année, est terrible, angoissant. |
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