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Constantine - Fermeture des marchés à bestiaux: Les viandes rouges flambent

par Abdelkrim Zerzouri

Les indicateurs sont au « rouge » sur l'indice des prix des viandes rouges. Du jamais vu, selon les clients qui regardaient seulement et de loin, ces affiches de prix qui culminent jusqu'à 1.900 dinars le kilo du bifteck et 3.500 dinars le kilo pour le foie. Un boucher installé au marché «Bettou», en plein centre-ville, nous assure que le prix de la viande ovine dépasse les 1.400 dinars et celui du veau (avec l'os) a atteint les 1.200 dinars, alors que ce dernier prix se négociait entre 800 et 900 dinars il y a quelques semaines, et celui du mouton aux alentours de 1.200 dinars. Soit une hausse vertigineuse qui dépasse parfois 400 dinars par kilo. Incroyable, notamment si l'on tient en considération le fait que la période de l'Aïd El Adha devait plaider le contraire, c'est-à-dire la baisse des prix des viandes rouges, puisque la demande enregistre logiquement une forte baisse en pareille phase des habitudes de consommation. Cet état de fait a influé sur les achats de viandes rouges par les ménages, et également par les restaurateurs, qui évitent soigneusement de trop alourdir les marmites en viandes rouges, car cela se répercuterait inévitablement sur la note à payer par les consommateurs, qui seront désagréablement surpris et pourraient diriger leurs reproches au restaurateur, selon les dires d'un gérant de restaurant. Pourquoi une telle flambée des prix des viandes rouges ? Dans le sillage de cette question, on apprendra que la hausse des prix a été provoquée par la fermeture des marchés à bestiaux immédiatement après l'Aïd El Adha. Une fermeture confirmée par le directeur des services agricoles, M. Yacine Ghediri, décidée dans « un cadre préventif » et visant « la restriction du mouvement du cheptel de et vers la wilaya de Constantine après la découverte au mois de juillet dernier de 12 cas de fièvre aphteuse, afin de préserver la santé du bétail », soulignera-t-il. Des cas de fièvre aphteuse qui ont été cliniquement confirmés après les analyses, indiquera-t-il dans ce sillage, tout en précisant que, depuis, aucun cas de fièvre aphteuse n'a été signalé, la situation a été totalement maîtrisée, et que l'ouverture des marchés à bestiaux, qui suivra la levée de la restriction des mouvements du cheptel, aura lieu vers la fin du mois de septembre en cours. Et, c'est cette fermeture des marchés à bestiaux qui a dopé les prix des viandes blanches, car les bouchers ne trouvent plus où acheter les bêtes, mis à part les « écuries » disent-ils, ou directement chez les éleveurs. Et, cette situation s'est compliquée avec la fermeture également, pour les mêmes raisons, du marché à bestiaux d'El Eulma, d'où s'approvisionne la majorité des bouchers locaux, apprend-on sur ce registre. En tout cas, de nombreux bouchers gardent carrément rideaux baissés, a-t-on pu constater au niveau des grandes surfaces commerciales, à la nouvelle ville Ali Mendjeli notamment. « Juste après l'Aïd, les gens ne ressentaient pas ces augmentations des prix des viandes rouges, parce qu'ils avaient un peu de viande du mouton de l'Aïd, encore disponible dans les frigos des ménagères, mais maintenant on est stupéfait par cette flambée », relèvent des citoyens. Heureusement que le poulet est là, à des prix abordables, pour le moment, 260 dinars le kilo, de quoi garnir les assiettes aisément.