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Constantine - Plagiat dans le domaine de la recherche scientifique: Les universités sommées de prendre les mesures de contrôle

par A. Mallem

  «Regards croisés entre éthique, déontologie et plagiat à l'université algérienne», tel est le titre éloquent d'une communication qui a été faite hier par le professeur Farhi Abdallah, doyen de la faculté des sciences exactes, de la nature et de la vie de l'université de Biskra, à des journées sur la recherche organisées à Constantine. «Le plagiat dans la recherche scientifique, a commencé par dire l'orateur, n'est pas un phénomène propre à l'Algérie, mais il existe également aux Etats-Unis, en France, en Grande-Bretagne et dans presque tous les pays du monde. Mais à des degrés plus ou moins forts». En Algérie, a poursuivi l'orateur, au cours de cette conférence qui a été choisie pour inaugurer le cycle des communications des deux journées scientifiques organisées à la faculté de médecine du Chalet des Pins, sous l'égide de l'université Salah Boubnider de Constantine 3 et le centre hospitalo-universitaire (Chu) Dr. Benbadis de Constantine, le plagiat est aujourd'hui fort combattu dans le milieu universitaire et scientifique algériens et le ministère de tutelle, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, a signé un arrêté sommant toutes les universités à se projeter dans toutes les mesures de contrôle en amont et en aval du travail de recherche. Le ministère, ajoute le Pr. Farhi, a recommandé aux secteurs concernés de prendre en charge d'une manière cohérente les encadrements de doctorat et de prendre des sanctions contre tous les plagiaires qui doivent passer devant les commissions d'éthique et de déontologie des facultés et des universités. Aussi, il a recommandé aux encadreurs «d'apprendre comment utiliser les logiciels qui détectent le plagiat en amont et en aval».

A une question sur les motivations qui poussent des chercheurs à plagier les œuvres de recherche réalisées par d'autres, notre interlocuteur a répondu en disant que la plupart des chercheurs veulent utiliser la voie la plus courte pour faire leurs recherches en passant par Internet. «Ce qui est regrettable, a déploré le Pr. Farhi, est que, aujourd'hui Internet pèse beaucoup sur le savoir, car nous avons constaté que la plupart des chercheurs vont plutôt consulter ce média que les livres originaux dans les bibliothèques ou les centres, parce qu'ils considèrent cela comme une perte de temps. Aussi, nous avons détecté plusieurs cas de plagiat». A la question de savoir l'ampleur du phénomène et le nombre des plagiaires pris en flagrant délit, notre interlocuteur s'est contenté de dire que «quelques-uns ont été sanctionnés».

Quant à M. Abdellatif Benmati, professeur de réanimation au Chu de Constantine et président du comité scientifique des journées, il a parlé de l'objectif essentiel de cette manifestation en disant que «nous nous sommes aperçus que la recherche scientifique est, d'une manière générale, très en retard en Algérie». «On s'est dit alors, a-t-il ajouté, qu'il faut s'adresser aux plus jeunes, de l'étudiant au résident en passant par l'interne, pour les encourager à venir communiquer leurs travaux. Nous avons alors reçu plus d'une centaine de propositions de communications de recherches provenant de toutes les régions du pays. Et nous avons été obligés de faire un tri parmi ces propositions car seuls 79 travaux ont été retenus et vont être présentés au cours de ces deux journées».