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![]() ![]() ![]() ![]() C'est le
jour «J». Les Algériens commencent à voter ce jeudi pour changer, ou maintenir
dans le cas de ceux qui «rempilent», leurs édiles. Ils seront un peu plus de
22,8 millions d'électeurs qui vont jouer la partition de la démocratie en
donnant une vie à ces élections locales. L'une dans l'autre, ce seront 1.541
assemblées populaires communales et 48 assemblées de wilaya qui vont être
désignées par les urnes. En dépit d'un fort courant nihiliste, ce qui est
parfaitement logique étant donné l'état de gestion catastrophique des communes,
ces élections locales vont se tenir et désigner les nouvelles équipes
dirigeantes.
Les partis politiques impliqués ont mené cahin-caha une campagne pour avoir le maximum de voix, même si dans l'absolu les vainqueurs sont connus, l'écart étant trop important entre des formations comme le FLN, le RND et les autres partis. L'enjeu de ces élections locales, avec les résultats «pré-connus» d'avance, se situe ailleurs. Au plus près des préoccupations des citoyens, ceux qui, en dépit de la sinistrose ambiante, croient en cette Algérie qui marche à pas forcés. Un miracle de bonne gouvernance qui pourrait naître avec l'arrivée de nouveaux édiles. L'espoir est permis et il est absolument vital de croire, en dépit des blocages et des situations rentières, qu'il peut y avoir du changement, que tous les efforts déployés pour ces élections ne soient pas vains. Les moments sont difficiles et ils le sont pour tous. Peut-être plus pour ceux, dans le gouvernement ou au sein des partis, qui croient sincèrement qu'à chaque échéance électorale, qui se déroule dans le respect des lois de la République, de la transparence et avec l'esprit de l'alternance politique, le pays avance et se rapproche un peu plus des exigences de la démocratie. Du respect des opinions, des idées et des libertés. Comme du respect des espoirs des Algériens qui pensent que leurs édiles ne vont pas les berner. Ni utiliser leurs voix pour se maintenir au pouvoir et maintenir le pays otage des lobbies et des intérêts de clans. Il y a des milliers d'Algériens qui, dans l'ombre, préparent ces élections depuis plusieurs mois et tous espèrent que leurs efforts ne soient pas vains. Ceux-là et ceux qui vont voter aujourd'hui ne doivent pas être sacrifiés sur l'autel de la course aux intérêts, aux avantages, au détriment de l'intérêt public. La gouvernance a, dans notre pays, tellement de territoires à remporter qu'il est impératif que ces élections locales puissent au moins redonner espoir à tous ceux qui pensent prendre la mer et partir. Car les départs massifs de jeunes Algériens vers l'Europe de ces derniers jours doivent interpeller plus que jamais les pouvoirs publics, comme les édiles, qu'ils ont une grande part de responsabilité dans cette irrésistible fuite des jeunes, d'universitaires, d'ouvriers qualifiés, qui quittent le pays par milliers. Le malaise social est important, le fossé économique se creuse et le pays commence à se disloquer, à partir en vrille. La perte de confiance est symptomatique de l'échec social des gouvernements successifs qui se sont succédé depuis le début des années 2000, dont la politique sociale n'a pas su comprendre et canaliser les vraies attentes de la jeunesse algérienne. Le résultat est que des milliers de jeunes Algériens, des universitaires, des médecins, des informaticiens, des «sans-le-sou», des aventuriers sont partis. Beaucoup sont morts en faisant la traversée. D'autres sont en prison. Et le gouvernement n'a pas fait le geste qu'il faut, jusqu'à présent, pour ramener la confiance, rassurer les attentes des jeunes. Aujourd'hui, avec ces élections, il est permis d'espérer un réveil salutaire de tous pour que le pays cesse d'être l'otage de ceux qui le mènent en bateau. |
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