Plus de 400 jeunes chômeurs ont barré hier l'accès à l'Inspection du travail de la wilaya. Un sit-in de protestation continu y sera observé. Des jeunes venus de plusieurs communes bloquent la circulation et ferment l'Inspection du travail suite à l'appel de 28 associations pour dénoncer le recrutement dans les sociétés pétrolières activant sur le territoire de la wilaya et réclament l'application de la circulaire du Premier ministre qui donne la priorité aux jeunes de la région dans le recrutement. Les jeunes protestataires en colère ont fermé l'accès de la direction et toutes les activités de cette institution durant toute la journée. De même, la circulation a été bloquée au centre-ville, des banderoles dénonçant «El hogra», la «négligence», «l'absence des autorités» ont été brandies.

La goutte qui a fait déborder le vase, cette fois-ci, est le recrutement de 33 employés dans une entreprise pétrolière en dehors de la wilaya. Aucun chômeur ne figurait parmi les noms portés sur la liste des travailleurs sélectionnés. Les jeunes dénoncent le non respect de la circulaire du Premier ministre, la non transparence dans le traitement des dossiers, l'absence d'affichage des postes vacants, objet de concours à la direction de l'ANEM. Un dispositif a été mis en place par les services de sécurité par crainte de débordement.

Dans une lettre adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal, dont une copie a été remise au Quotidien d'Oran, les protestataires réclament le départ de l'inspecteur du travail, l'annulation de toutes les décisions de recrutement, jugées «illégales» dans la raffinerie de Sbaa, l'ouverture des directions des entreprises pétrolières à Adrar et non pas à Alger, l'ouverture des offres d'emploi dans les sociétés pétrolières activant à Adrar à Sbaa, Oued Zine, bassin de Reggane, la participation des associations de la société civile dans la sélection des jeunes chômeurs et la révision de la nomenclature des diplômes pour les concours de Sonatrach selon les spécialités enseignées à l'université d'Adrar.

L'après-midi, aux environs de 15 h, les protestataires ont refusé une rencontre avec le wali d'Adrar et demandent l'intervention du Premier ministre, le ministre du Travail et le ministre de l'Energie.

Plus de 25 sociétés pétrolières activent dans la wilaya d'Adrar vu sa nouvelle vocation pétrolière, mais l'emploi dans ces sociétés est contesté par les jeunes chômeurs de la région qui dénoncent des dépassements flagrants et le silence des autorités locales.