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Les citoyens s'insurgent contre les rejets non contrôlés: Le déversement des eaux usées en pleine mer se poursuit

par S. M.

Le déversement des eaux usées en pleine mer se poursuit sur le littoral à Oran-ville et ses localités balnéaires et ce, en dépit des engagements formels des autorités locales qui avaient promis, à maintes reprises, d'en finir avec tous les rejets des eaux usées dans le littoral et dans les zones humides de la wilaya. Un énième cri d'alarme a été lancé par des citoyens à Oran pour dénoncer des rejets non contrôlés qui polluent, à longueur d'année, la baie d'Oran. Des vidéos sont publiées sur les réseaux sociaux montrant des déversements permanents des eaux usées dans plusieurs zones de la baie d'Oran et essentiellement à Haï El Menzah (Canastel) et à «Cueva del agua».

Entre les assurances des autorités locales qui soutiennent que presque tous les rejets ont été éradiqués ou le seront prochainement et la réalité des images, il existe un fossé béant. Les rejets des eaux usées sont signalés également dans les communes balnéaires et dans les zones humides et «protégées» à travers le territoire de la wilaya. En 2015, un recensement avait révélé, en effet, l'existence de 399 points de déversement non contrôlés des eaux usées dans la wilaya d'Oran. Le littoral et les zones humides sont les principaux réceptacles de ces eaux polluées.

Cette pollution des eaux de mer n'est pas l'apanage exclusif des oueds, puisque des hôtels et des maisons dotées de fosses septiques, situés sur les pourtours de la grande bleue se mettent de la partie, en polluant l'eau vierge de plusieurs plages de la corniche oranaise. Il importe de noter que le taux de concentration des métaux lourds dans les sédiments marins et les eaux superficielles de la baie d'Arzew a battu des records, selon une étude universitaire menée par des chercheurs à Oran. «La présence de métaux lourds dans les sédiments de la côte d'Arzew est importante que celle enregistrée dans d'autres régions du globe. Avec l'intensification de l'urbanisation et des activités socioéconomiques, le taux des métaux lourds ne pourra qu'augmenter, et l'épuration des eaux des rejets par un système de station d'épuration adéquat s'avère nécessaire, si l'on veut conserver un équilibre de l'écosystème aquatique du golfe d'Arzew», préviennent ces chercheurs universitaires. Les principaux métaux lourds rejetés dans la nature par les activités humaines sont le plomb (Pb), le mercure (Hg), le cadmium (Cd), l'arsenic (As), le chrome (Cr), le cuivre (Cu), le nickel (Ni), le sélénium (Se) et le zinc (Zn). Ces polluants s'accumulent dans l'organisme et peuvent affecter le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques, respiratoires, etc. Leur dépôt sur les surfaces (sols, eau?) conduit également à une contamination de la chaîne alimentaire.