Une grande opération de dépistage du cancer de la prostate sera lancée le 12 mars prochain au niveau du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha d'Alger ; cette première en Algérie sera l'occasion pour prendre en charge un public plus large par une équipe pludisciplinaire sous la houlette du Pr Kamel Bouzid le président de la Société algérienne d'oncologie médicale. Selon la présidente de l'association des malades cancéreux «Errahma», Mme Razi qui s'est exprimée en marge de la journée de sensibilisation et de formation sur le cancer de la prostate, précisant que « L'opération rentre dans le cadre des axes dégagés par le comité d'évaluation et de suivi du plan anti-cancer qui sera centrée sur la prévention et le dépistage des cancers». La journée d'avant-hier était l'occasion pour de nombreux malades de venir s'enquérir sur cette maladie profitant de la présence de spécialistes ; ces derniers, unanimes, préconisent un dépistage précoce ; le cancer de la prostate se guérit, à condition d'une découverte à temps, dira le Pr Ouka, du fait que deux tiers des cancers de la prostate chez les plus de 50 ans sont découverts à un stade localement avancé grâce au toucher rectal, et à une prise de sang ( dosage PSA ). Le Pr Mokadem relève dans sa communication l'importance du rôle du pathologiste.

Le professeur dira aux présents que le pathologiste apporte par ses techniques d'examen rapide, une aide importante au chirurgien pendant son intervention. Il contribue ainsi à la décision thérapeutique et permet au médecin clinicien d'évaluer le pronostic de la maladie et d'adapter au plus près du patient, une stratégie thérapeutique personnalisée et ciblée contre le cancer.

Enfin, le Pr N. Kanoun rassure, selon lui « les moyens de traitement sont nombreux et efficaces, mais le choix du traitement dépend de chaque cas particulier : âge, résultats radiologiques, ainsi que l'état général du patient ». Car, précise ce dernier, le but recherché est d'obtenir le meilleur contrôle de la maladie en produisant le minimum d'effets secondaires liés au traitement. En Algérie, des oncologues avancent que la radiothérapie externe est l'un des moyens les plus souvent utilisés. Le Pr Oukkal, révèle que pas moins de 1 300 000 nouveaux cas de cancéreux de la prostate sont recensés annuellement au niveau mondial. En Algérie, le nombre de personnes atteintes de cette maladie est de l'ordre de 5 000 chaque année. Concernant les causes de cette maladie, il citera surtout celles liées à l'hérédité et l'historique familial. Il est constaté, a-t-il ajouté, «une prédominance de ce cancer chez les hommes de couleur noire, mais l'on ignore pour l'heure les raisons». Comme autres facteurs, il citera les pesticides et les aliments de conserve ainsi que la viande rouge pour cette frange d'hommes dépassant la cinquantaine.

Relevant que les présents dans la salle du centre islamique, lieu de l'événement, n'ont pas pu suivre aisément la dizaine de communications ; en majorité âgés, ces derniers ont été quelque peu déboussolés par les termes et la langue utilisés durant cette journée par les oncologues et médecins généralistes, à méditer à l'avenir en face d'un public ne maitrisant pas la langue de Molière et autres termes scientifiques et techniques.