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Consommation de la «chicha» chez les jeunes Les chiffres inquiétants de la médecine scolaire

par J. Boukraa

En dépit des campagnes de sensibilisation, la consommation de la chicha ne cesse d'augmenter. Le rajeunissement de l'âge des fumeurs de narguilé inquiète de plus en plus et soulève des interrogations sur cette tendance qui peut avoir des conséquences sur la santé combien fragile de nos jeunes, qui semblent vouloir goutter a toutes les sauces. Pire encore, de plus en plus de jeunes et d'enfant s'adonnent à cette pratique. Selon une enquête menée par le service de la médecine scolaire relevant de la direction de la santé et de la population, sur un échantillon de 400 élèves, 7,2 % des élèves consomment la chicha. Même les filles ne se gênent pas de prendre des bouffées. La consommation de la « chicha » s'est imposée comme un vrai phénomène de société. Preuve en est, les cafés-narguilés, ces salons de thé et autres cafétérias proposant ce produit moyennant 400 dinars, voire 2.000 dinars, prolifèrent un peu partout à Oran, on les trouve même dans le alentours des établissements scolaires notamment près des lycée. Mais derrière ce goût suave et exquis de fraise, de kiwi, de cerise ou de miel, se cachent de vrais «tueurs». Plus préoccupant, la consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne, comme la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. La consommation du narguilé serait aussi parmi les causes du retour en force de la tuberculose. Le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés, ces derniers mois à Oran, serait directement lié à la consommation de la «chicha. Fumer le narguilé provoque aussi une augmentation du risque de cancers, de bronchites chroniques, ou de problèmes cardiovasculaires. La fumée d'une heure de chicha équivaut la fumée de 100 à 200 cigarettes. La teneur en monoxyde de carbone de la fumée des narguilés est au moins aussi élevée que celle du tabac des cigarettes. Le monoxyde de carbone, un poison des voies respiratoires, perturbe le transport de l'oxygène des poumons vers les autres parties du corps, surchargeant les fonctions cardiaques et circulatoires. En juillet dernier, un jeune homme est décédé suite à la consommation de la chicha. Habitant au quartier Cholet, secteur urbain El Badr, pris d'un malaise après avoir fumé le narguilé, la victime âgée de près de 25 ans a été évacuée vers le centre hospitalier universitaire d'Oran. Il est décédé malgré les efforts de l'équipe médicale. En 2015, plus de 80 mises en demeure ont été formulées dans le cadre de la campagne de sensibilisation et de prévention, contre l'utilisation du narguilé (chicha) dans les endroits publics , lancée par la direction de la santé et la direction du commerce. L'action a ciblé les sites qui commercialisent la chicha, notamment les salons de thé, les restaurants, les hôtels et clubs chicha. Cette action entre en application du Décret exécutif N° 01-285 du 24 septembre 2001 fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit. La campagne a été organisée en collaboration avec la direction du commerce et la sûreté. Ces endroits sont sommés ainsi à ne plus commercialiser la chicha. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre.