
Il
y a trois ans, plus précisément le 19 octobre 2012, disparaissait à Tlemcen le
moudjahid Hadj Sid Lakhdar Fodil, à l'âge de 78 ans, après une longue maladie.
Il avait déserté en 1956 les bancs du lycée franco-musulman de Tlemcen pour
rejoindre le mouvement de résistance. Il avait réussi à s'infiltrer dans
l'administration française pour confectionner de faux documents afin de
permettre aux moudjahidine de traverser, sous des noms d'emprunt, la frontière
pour se rendre au Maroc rejoindre les camps d'entraînement. Sid Lakhdar avait
aussi participé, avec son demi-frère Mahboub Nour-Eddine, à la confection de
bombes artisanales. Au lendemain de l'indépendance, le défunt avait été nommé
chef de cabinet à la wilaya de Tlemcen au temps du préfet Ahmed Medeghri durant
les premiers moments de l'administration algérienne. Le premier décembre 1962,
le descendant de Sidi Lakhdar Benkhlouf (qui a vécu au XVIe siècle dans la
région de Mostaganem parmi la tribu des Maghraoua), avait reçu des mains du
capitaine Moine, commandant du 63ème bataillon du génie français, les clés du
palais du Méchouar, restitué à l'Etat algérien conformément aux accords conclus
entre les deux pays. Il s'agit de l'imposante citadelle édifiée en 1145 par
Abdelmoumene Ben Ali, premier chef almohade, lieu hautement symbolique de
l'histoire du Maghreb central avec une forte charge mémorielle.