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Des sites pris d'assaut par les familles la nuit : Sidi M'Hamed, Bd Dubai et les jets d'eau pour fuir la canicule

par J. Boukraa

Depuis le début du mois de Ramadhan, les places publiques et autres endroits de détente connaissent une activité dense. La chaleur a poussé de nombreuses familles à investir les espaces verts, les jardins publics et les parcs d'attractions, devenus en ce mois sacré de véritables points de ralliement où les familles commencent progressivement à affluer moins d'une heure après la rupture du jeûne. Le jardin de Sidi Mhamed et l'avenue Dubai à la cité Akid Lotfi sont les lieux privilégiés des familles. Certaines familles n'hésitent pas à ramener tout le nécessaire pour leur soirée. Les familles se plaisent à passer ces bonnes soirées autour d'un bon plateau de thé, de pâtisseries orientales et de friandises-maison. «Cela me permet de changer mon quotidien partagé entre le travail et la cuisine, tout en permettant à mes enfants de jouer et de se dépenser, loin des dangers de la rue», dira une mére de famille rencontrée au jardin Sidi Mhamed. D'autre part, la nuit, le boulevard appelé «Dubaï», qui se distingue par ses palmiers et ses carrés de gazon, se transforme en une esplanade grouillante de monde. «C'est un lieu idéal pour se décompresser après une journée de labeur». D'autres préfèrent carrément poser leurs chaises prés du jet d'eau au rond-point de l'hôtel Méridien. «Le boulevard Dubaï, devenu populaire, mérite d'être pris en charge en matière de programmation culturelle», a fait remarquer une jeune Oranaise. Aussi les ronds-points dotés de jets d'eau ont été envahis par des ribambelles d'enfants des cités populeuses. Ainsi, le jet d'eau du rond-point de l'hôtel Sheraton, celui du rond-point de la wilaya ou encore celui de l'hôtel Méridien attire une foule considérable d'enfants qui n'hésitent pas à s'adonner à leur sport favori: «un plongeon» dans l'eau limpide de ces infrastructures d'embellissement urbaines. A Oran, mis à part le parc d'attractions d'El-Hamri et quelques aires de jeux mal fréquentées et mal gérées, la ville manque énormément d'espaces de détente pour les enfants en cette période de grands vacances. «Le développement du secteur des loisirs réservés aux enfants est négligé. Les enfants ne peuvent utiliser leur temps libre et s'adonner à ce qu'ils aiment», dira un père de famille. D'autre part, fuyant les températures caniculaires, certaines familles oranaises, en quête de tranquillité et de fraîcheur, ont aussi opté pour les veillées au bord de la mer. Les jeunes et moins jeunes préfèrent carrément aller à la plage pour faire trempette malgré les consignes de la Protection civile déconseillant les baignades de nuit. Cette situation inédite du fait de la coïncidence du mois de Ramadhan avec la saison estivale a toutefois été mise à profit par certains jeunes qui investissent les plages dans la soirée pour vendre toutes sortes de denrées (gâteaux, glaces, fruits secs?). Pour assurer la sécurité des familles, 2.000 agents de police, appuyés par des patrouilles mobiles, sont mobilisés jour et nuit pour veiller à la quiétude des Oranais et des visiteurs en ce mois de Ramadhan où les nuits sont malheureusement caractérisées par une hausse de la violence, des agressions et notamment des bagarres. Des opérations de fouille au corps et coups-de-poing seront aussi organisées au niveau des repaires de la délinquance avec intensification des barrages de contrôle. Les citoyens sont toutefois appelés à prendre contact avec les services de police et ceux de la gendarmerie via les numéros verts 15-48 et 10-55, des numéros qui ont été souvent à l'écoute des préoccupations des citoyens.