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LE PERIMETRE DES CHAMAILLERIES

par M. Abdou Benabbou

Le gargarisme des hommes dits politiques nous parvient inaudible, dé placé, futile et d'une inconvenance qui ne sied pas aux grandes épreuves de notre temps. MSP, RCD, FLN, RND, FFS et tous les fouillis des prétendues petites ou grandes vérités paraissent comme des étiquettes en total décalage avec la réalité. Ce qu'on appelle le pouvoir et ceux qu'on dit inscrits dans l'opposition s'échinent dans un périmètre de chamailleries à coups de vindictes parfois justifiées, souvent malintentionnées pour se confiner dans des rôles que la majorité des Algériens n'apprécie plus depuis qu'elle n'est plus maîtresse de sa destinée.

La coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique se réunit aujourd'hui à Alger. C'est bien et c'est une bonne initiative. Pour peu qu'elle permette un échange d'idées pour que l'Algérie avance vers le progrès. Mais cependant à l'autre bout de la capitale, le représentant personnel du président Bouteflika continue la récolte des propositions de personnalités choisies pour un lifting de la Constitution. Nous serions curieux de savoir avec justesse bien avérée au nom de qui l'un comme les autres se sont réunis et qui leur a accordé cette si floue procuration nationale pour tenter de gérer notre destinée. Avec toute la bonne foi qui pourrait les accompagner, l'un comme les autres s'inscrivent farouchement dans une mise en scène désuète qui incommode au plus haut point le citoyen lambda honnête.

S'il est vrai que rien n'est évident et que les hommes par manque d'humilité et de génie restent englués dans des appréciations égoïstes et de courte vue, il est tout aussi vrai que l'Algérie a besoin de tous ses enfants unis. Pour ce rassemblement salvateur, des âmes bien nées ont suggéré une large constituante. L'idée a du bon. Elle a aussi du moins bon si tous ceux qui s'imposent à parler en notre nom, pouvoir comme opposition autoproclamés, ne font pas l'effort de se départir de cette vanité si délurée mais combien suicidaire pour un peuple qui a déjà assez souffert.