
L'association des
implantés cochléaires a ouvert avant-hier à Ali Mendjeli son centre avec deux
classes spécialisées, pour assurer le suivi postopératoire des enfants
sourds-muets, qui ont subi une intervention chirurgicale, leur permettant de
s'adapter afin de poursuivre ultérieurement leur scolarité dans des classes
normales et d'être complètement intégrés dans la société.
C'est ce que nous
a indiqué, hier, le président de l'association, Manar Boulkercha, qui souligne
que ces classes sont encadrées par des psychologues et des orthophonistes et
peuvent accueillir jusqu'à 16 enfants quotidiennement. Mais, ajoute-t-il, ses
efforts et ceux de son staff après l'ouverture de ce centre de réhabilitation
de l'ouie aux enfants avec un implant cochléaire, le premier du genre en
Algérie, sont maintenant tournés vers la création d'une fédération des
associations des implantés de l'Est du pays et pourquoi pas à l'échelle
nationale ensuite. Et de poursuivre que parmi les wilayas intéressées et déjà
contactées, figurent Annaba, Skikda, Guelma et Tébessa. Il y a urgence en la
matière et ce, en considération de l'importance de la phase de suivi des
enfants ayant reçu un implant, car si ces derniers ne sont pas pris en charge
efficacement, l'opération chirurgicale aura été sans effet et cela sera comme
si rien n'a été fait, notera-t-il. Sachant, à ce propos, que l'opération aura
coûté entre 350 et 400 millions de centimes et que les accessoires qui sont
importés sont cédés à des prix prohibitifs. Et notre interlocuteur de citer, à
titre d'exemple, l'antenne d'écoute très délicate qui se détériore assez vite
et se vend sur le marché à 4 et 5 millions de centimes. Ces prix élevés privent
tous les enfants des familles humbles et démunies, mais également celles plus
aisées qui ne peuvent débourser de pareilles sommes, sachant que ces
accessoires sont vendus sans facture et ne sont évidemment pas remboursés par
la sécurité sociale. L'association qui s'occupe d'une trentaine de ces enfants
avec implant dans son centre, qui sont issus surtout des couches défavorisées,
ajoutera-t-il, ne peut se permettre de ne rien tenter pour fédérer les
associations des implantés ainsi que toutes les bonnes volontés, pour alerter
les autorités du risque qu'il y a de voir échouer toute l'opération consistant
à faire retrouver l'ouïe à ceux qui en sont privés. Et de lancer un cri pour
l'adoption d'une stratégie nationale de protection et de promotion de cette
catégorie d'enfants à l'effet de rendre aisée leur insertion dans la société.