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Il doit obtenir un quitus de la Banque d'Algérie : Djezzy exclu de la 3G ?

par El-Houari Dilmi



L'opérateur de téléphonie mobile, Djezzy, «doit d'abord régler son différend avec la Banque d'Algérie (BA) avant de soumissionner pour une licence de la troisième génération (3G)» a indiqué ce jeudi, depuis Ain Defla, le ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Moussa Benhamadi.

En effet, le membre du gouvernement cité par l'agence APS, a expliqué que l'opérateur Orascom Telecom Algérie (OTA) «a été pénalisé et il doit régler son dossier avec la Banque d'Algérie pour pouvoir soumissionner pour une licence de téléphonie mobile de 3e génération (3G)». Selon Moussa Benhamadi, «l'opérateur Djezzy a été interdit de transférer ses avoirs vers l'étranger et cela l'empêche d'accéder au futur marché de la 3G en Algérie». Le cahier des charges relatif à la 3G contient « des dispositions qui exigent des soumissionnaires l'obtention d'un quitus de la part de la Banque d'Algérie pour pouvoir bénéficier d'une licence d'exploitation», a-t-il expliqué. Cette disposition «n'est pas spécifique à l'Algérie», a encore précisé le ministre. M. Benhamadi a expliqué qu'il existait «deux phases à respecter pour l'octroi de la 3G, à savoir une attribution provisoire de la licence et un décret portant attribution finale de la licence». Pour rappel, le retrait du cahier des charges de la 3G a été lancé la semaine dernière. Mercredi dernier, le chef de département communication de l'Agence de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Amar Ingrachen, a annoncé que la date limite pour le dépôt des offres concernant la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est fixée au 15 septembre prochain. Il a précisé que l'opération d'études des offres «prendra donc un mois», et l'opération d'attribution des licences est prévue pour le 15 octobre.

M. Amar Ingrachen a également souligné que les trois opérateurs de téléphonie mobile présents sur le marché algérien ont tous les trois retiré le cahier des charges. Le chef de département communication à l'ARPT a souligné, par ailleurs, qu'en principe, «la 3G sera opérationnelle en Algérie à partir du début du mois de décembre». Le type de licences qui sera octroyé aux opérateurs sera en fait celui pour les normes spécifiques à la 3G et la 3G+, a-t-il encore précisé, affirmant que pour le moment «la 4G n'est pas encore envisagée».

Au mois d'avril dernier, Moussa Benhamadi avait déclaré que «le retard du lancement en Algérie de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est dû au report de l'acquisition de l'opérateur Djezzy et non pas à une prétendue crainte du Printemps arabe», ajoutant que «l'Etat algérien ne veut pas priver Djezzy, qui compte actuellement plus de 17 millions d'abonnés », avec un total de 36 millions d'abonnés à la téléphonie mobile en Algérie, et plus de 11 millions d'utilisateurs de l'Internet haut débit et via le mobile.

Selon des observateurs au fait des arcanes de ce dossier à multiples rebondissements, cette décision, (Ndlr: l'obtention d'un quitus de la part de la Banque d'Algérie), pourrait pénaliser Djezzy sur le plan financier, avec le risque de voir ses principaux abonnés se tourner vers les deux autres opérateurs (Watanya Télécom et Mobilis) pour pouvoir bénéficier des services de la 3G, dont le lancement est «en principe» prévu vers le 1er décembre prochain.