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Le CNIIPDTICE, un sigle inconnu qui prépare l'école numérique en Algérie

par Yahia Benaïssa

L'école algérienne se prépare à l'intégration des TIC. Un organisme public, le CNIIPDTICE (Centre National d'Intégration des Innovations Pédagogique et de Développement des Technologies de l'Information et de la Communication en Education) mène ce projet, qualifié par son directeur, Chami Tahar, d'"ambitieux, exaltant et exigeant".

La participation du Centre National d'Intégration des Innovations Pédagogique et de Développement des Technologies de l'Information et de la Communication en Education (CNIIPDTICE) au 14ème salon du Futur Technologique (SIFTECH), qui s'est tenu du 13 au 15 mai à Oran, dans une édition consacrée à l'école numérique, a été l'occasion de faire connaitre cet organisme au sigle technique quelque peu rébarbatif. Il était surtout question de présenter aux professionnels, à la famille de l'éducation nationale et au grand public le grand chantier auquel s'est attelé le centre, faire entrer l'école algérienne dans l'ère numérique. Le CNIIPDTICE, est une plateforme fonctionnant au tour d'un Data Center auquel sont reliées les directions de l'éducation des 48 wilayas du pays grâce une plate forme Internet et un réseau intranet. Un système doté de serveurs portail, messagerie, programmes de gestion des contenus, visioconférence et téléphonie IP. C'est aussi des solutions qui s'articulent autour d'un système national d'information et de communication, de gestion académique, de gestion administrative et d'apprentissage.

Selon Salim Gharbi, cadre au CNIIPDTICE, ce grand chantier est passé par plusieurs étapes. La première a consisté à mettre en place des réseaux Internet et intranet reliant le centre avec les 48 wilayas. Une mission réalisée avec le concours d'Algérie Télécom, à la faveur convention signée entre les ministères de l'éducation et des PTIC. La seconde étape a consisté à mettre en place le système de la vidéo- conférence. "Les essais ont été faits et ils sont concluants. Ceci va nous permettre d'organiser prochainement des rencontres utilisant cette technologie dans lesquelles on va impliquer les enseignants", affirme notre interlocuteur. La 3ème étape concerne l'implantation des logiciels de gestion administrative, académique et pédagogique. Autre volet pris en charge par le CNIIPDTICE, l'un des plus fondamentaux, selon M. Gharbi, a trait à la formation des cadres du secteur (enseignants, inspecteurs et directeurs de l'éducation).

La numérisation des contenus après la finalisation de la réforme

Pour ce qui de la numérisation des contenus pédagogiques, elle reste pendante. La raison est toute simple. "On doit attendre la finalisation des nouvelles réformes annoncées récemment par le ministre de l'éducation nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed. Il est question, actuellement, de réunir les moyens matériels à travers la finalisation de toute la plateforme mais aussi de former la ressource humaine qui sera au centre du processus de numérisation", précise encore M. Gharbi. Le ministère de l'Education (MEN) devra, dans le cadre de cet objectif de numérisation des contenus, faire appel à des partenaires internationaux, comme Microsoft, souligne notre interlocuteur. Les enjeux de ce projet sont assez bien résumés par le directeur du CNIIPDTICE, Chami Tahar, qui affirme, à ce propos : "Parmi nos missions, la plus importante pour nous est celle qui consiste à participer à la mise en place des conditions humaines et matérielles pour la généralisation des TICE (?) Quel que soit le matériel acquis, quelles que soient les sommes dépensées en équipement, l'impact sera improbable si la famille de l'Education dans toutes ses composantes n'intègre pas dans la pratique quotidienne et dans sa mentalité l'usage des TICE qui sont un formidable accélérateur de la diffusion de l'information et du savoir".

Dispositif technique

Il est important de savoir que le nombre de serveurs du Data Center est une fonction linéaire du nombre d'institutions et d'utilisateurs, ainsi que des solutions envisagées. Le système est conçu pour être évolutif. En définitive, la plateforme est appelée à gérer 50 directions de l'éducation à travers les 48 wilayas du pays. Cela représente, pas moins de 1.500 lycées, 4.500 CEM, et 17.500 écoles primaires. C'est aussi 330.000 enseignants, 132.000 administratifs (dont 70.000 pourraient être concernés), 1.200.000 lycéens et 2.300.000 collégiens. Avec ces chiffres, plus d'une centaine de serveurs sont nécessaires. Dans un souci d'optimiser l'espace, de réduire la consommation électrique, de simplifier l'administration, de faciliter l'évolutivité et la connectique, mais surtout de réduire les coûts de support, le MEN a opté pour une infrastructure basée sur des serveurs en lame. Le site central du Data center est interconnecté avec 67 points, via un réseau en fibre optique. Ce réseau, confié à Algérie Télécom, l'unique entreprise habilitée actuellement à réaliser ce type d'interconnexion, permet d'offrir l'ensemble des applicatifs pour communiquer et gérer en temps réel. Algérie Télécom fourni, pose, raccorde et configure l'ensemble des équipements de transmission et d'environnements. Ces équipements sont ouverts pour fonctionner dans un environnement multiple et supportent tous types de médias et applications. La capacité des liens d'accès est à 2 x 4 Mbps convergeant vers le site central à 622 Mbits/s.