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Après avoir momentanément disparu du paysage:  Subsahariens réinvestissent les rues d'Oran

par J. Boukraâ

Après une brève «éclipse», suite aux dispositions prises par les autorités locales pour libérer les nombreux espaces squattés par les Subsahariens, un important groupe a réinvesti ces derniers jours les alentours du jardin public au niveau de Medina Djedida, le quartier de Medioni et le 3ème Périphérique à hauteur du centre de formation professionnelle de Maraval, face à une indifférence totale des services concernés. Constitués principalement de femmes et d'enfants en bas âge, ces groupes de personnes s'adonnent à la mendicité. Phénomène qui ne doit pas nous laisser indifférents, leurs enfants sont eux aussi mis à contribution pour interpeller les passants mais aussi les automobilistes sur les carrefours devant les feux tricolores. Nul ne peut être précis sur la nationalité de ces migrants. Le phénomène n'a pas été sans suciter la réaction des riverains qui ont à maintes fois interpellé les services concernés pour dénoncer les désagréments causés à la population qui ne pouvait plus s'accommoder à l'occupation des trottoirs par ces familles. Une situation face à laquelle il serait irresponsable de fermer les yeux de la part des pouvoirs publics affirme la majorité des riverains.           En effet, depuis près de huit mois déjà, Oran voit affluer une inhabituelle vague d'immigration clandestine africaine dont l'ampleur stupéfie et inquiète. Ils sont aisément repérables en ville, où ils circulent en groupe.

 Pour bon nombre de citoyens, leur présence à Oran peut être à l'origine de la propagation de certaines maladies transmissibles. En effet, selon des sources hospitalières, une Subsaharienne, admise la semaine écoulée pour un accouchement par césarienne, a été reconnue comme étant contaminée par le virus VIH. Pour rappel, 169 ressortissants africains de nationalité ont été transférés vers la wilaya de Tamanrasset aux frontières sud du pays la fin de l'année dernière. Le ramassage de ces Africains a été effectué par les services de la Sûreté de wilaya en coordination avec la direction de l'Action sociale. Ces ressortissants africains, dont 100 enfants, ont été refoulés vers les frontières sud à bord des autocars. Ces réfugiés ont pénétré en territoire algérien, par le biais des frontières sud, en passant par Tamanrasset, puis Ghardaïa, pour enfin atterrir à Oran qu'ils considèrent comme un lieu idéal pour survivre. L'Algérie n'est pas la destination finale des émigrés clandestins. Elle constitue pour eux un pays de transit vers l'Europe. Mais il arrive que certains se fassent recruter, de manière informelle, dans des chantiers et autres exploitations agricoles privées. D'autres se retrouvent, malgré eux, plongés dans la criminalité et se voient embarqués dans des réseaux de malfaiteurs, causant ainsi des préjudices aux citoyens et à l'économie nationale. L'Etat consent des efforts titanesques et surtout un budget faramineux dans le traitement de l'immigration irrégulière des Subsahariens. Mais tous ces efforts semblent être un coup d'épée dans l'eau. Le phénomène a développé des racines enchevêtrées et profondes dans certaines villes du pays. Le cas de ces nouveaux arrivants fait partie d'un dossier dont le traitement doit être étudié et concerté avec les autorités supérieures, il est indéniable qu'il faudra mesurer tous les aspects de cette arrivée massive et prendre ainsi des décisions réfléchies.