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Nettoyer le pays de qui et de quoi ?!

par El-Houari Dilmi

Il y a dans la vie dite «publique» du pays des «envolées phrasées» qui ne peuvent passer à la trappe des «mémoires oublieuses», sans susciter des questionnements auxquels seul un «Algéro-devin» est capable de «décoder».

Crédité de «bonnes intentions» par le citoyen de la rue, le nouveau Premier ministre a ceci de particulier que son discours rappelle à bien des égards, (suivez mon regard !), celui d'un homme, mort pour avoir trop voulu faire «bien vivre» son pays... L'on se souvient que dans ses réponses aux questions des membres élus de la Chambre basse du Parlement, le Premier des ministres algériens a estimé que la «première urgence» pour le pays est de laisser son peuple «respirer un peu». Fatigué, blasé, abusé, blousé, voire grugé, l'Algérien lambda a d'abord besoin de respirer, avant de manger, aller à l'école, s'habiller, ou même voyager à l'étranger?

L'autre «envolée phrasée» nous vient du nouveau ministre de l'Environnement : «Nous allons nettoyer toute l'Algérie», même si des langues bien pendues parlent d'un «ordre» qui serait venu de très haut?

Mais pourquoi, parbleu, a-t-on attendu cinquante berges pour enfin décider de nettoyer le bled sur «décision politique», par-dessus le marché ?», serinait dans l'oreille du chroniqueur un agent d'assainissement de l'arrière-pays profond, qui ne compte pas faire carrière chez la sous-catégorie des lève-tôt. Mais saperlipopette, nettoyer tout le pays de quoi, de qui, quand, comment, pourquoi ?!

Après avoir pris le mauvais pli de nettoyer sa maison, en cachant toute la poussière sous le grand tapis du salon, le pays fera-t-il comme celui qui nettoie à grande eau sa demeure, en jetant tout avec, y compris ceux? qui l'occupent ? Parce que les Algériens sont un peuple-bouclier contre un pays antichoc, l'heure est à savoir s'il faille nettoyer nos rues trop sales, nos cités décrépies, nos villes polluées, et laisser nos mentalités en jachère ?

Un peu comme celui qui prend le soin de «laver» sa conscience avant de faire ses ablutions, a quoi sert-il de prier si l'on prêche dans le désert, la question «dialectique» n'étant pas celle de faire son travail, mais surtout de le bien faire ?!

Aussi vrai que le grand «lessivage» commence d'abord par faire la révolution? dans nos caboches, rien ne sert à sortir le karcher lorsque la «crasse» n'est pas là où l'on pense qu'elle se «niche».