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![]() ![]() ![]() ![]() La ville de Tlemcen, berceau du nationalisme algérien, s'est parée jeudi
de ses meilleurs apparats pour accueillir un hôte d'exception, en la personne
du président français François Hollande,qui a eu droit à un bain de foule
chaleureux au boulevard Colonel Lotfi.
Le spectacle émouvant a été ponctué par des coups de barouds, des acclamations et des applaudissements. La liesse populaire a atteint son paroxysme, lorsque le président Abdelaziz Bouteflika et son hôte ont arpenté main dans la main le grand boulevard, saluant dans leur passage la foule venue en masse. Accompagné, d'une importante délégation composée d'une centaine de journalistes, l'hôte de «la perle du Maghreb» s'est dirigé vers l'université Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, où il a reçu à titre honorifique un doctorat honoris causa remis par le recteur de cet établissement universitaire. «(?) cette distinction, qui vous est attribuée aujourd'hui, se veut un témoignage de la forte aspiration de l'Algérie et de la France à un avenir fondé sur des valeurs communes et des rapports solides et puissants qui soient à la hauteur de ce que les deux peuples peuvent effectivement entreprendre dans un esprit de respect mutuel et d'un intérêt partagé. L'université de Tlemcen veut ainsi honorer un homme d'Etat de conviction, de courage et d'ouverture, un homme d'Etat soucieux des intérêts de son pays et capable de porter avec lucidité un regard aussi bien sur le futur que sur les vicissitudes du passé», a déclaré le recteur de cette université. Et vint le moment crucial de cette visite où le président français a pris la parole devant une assise d'enseignants universitaires et de jeunes étudiants. «Je suis particulièrement sensible à l'accueil qui m'a été réservé aujourd'hui dans une ville si chère au président Abdelaziz Bouteflika. Cette ville de rayonnement de la culture islamique témoigne de l'existence d'une fraternité méditerranéenne (?) je suis convaincu que les meilleurs armes pour lutter contre l'intolérance se trouvent à l'intérieur même de l'islam. Je veux comme président intensifier les relations humaines et scientifiques entre les universités françaises et algériennes et en particulier celle de Tlemcen. La langue française n'appartient pas à la France mais au monde entier», a déclaré le président français. Sur sa lancée, François Hollande a souhaité établir un «pacte pour la jeunesse algérienne». «Je veux m'adresser aux jeunes algériens. Votre pays a lourdement investi dans la formation des jeunes. Il s'agit d'un immense atout pour votre pays à condition que cette formation débouche non seulement sur des diplômes mais sur des emplois», a-t-il affirmé. Pour François Hollande, le peuple algérien a réussi à surmonter les années de terrorisme grâce à la réconciliation nationale, mais beaucoup de travail reste à faire pour développer le pays. «(?) se rassembler, se réunir ne suffit pas. Il faut porter un projet commun (?) votre génération doute. Elle veut quitter l'Algérie. Nous sommes prêts à recevoir des étudiants dans nos universités, mais l'avenir des algériens est en Algérie (?) vous pouvez, vous devez avoir confiance dans votre pays», a-t-il souligné tout en précisant que 30.000 jeunes étudiants algériens poursuivent leurs études dans les universités françaises. L'assistance composée majoritairement de jeunes étudiants s'est levée en scandant «one, two, three? viva l'Algérie» et «Bouteflika ! Bouteflika !». Durant la conférence de presse qui s'est tenue le soir à l'hôtel Renaissance Mariot construit à Lalla Seti, sur les hauteurs de la ville, le président français a saisi l'occasion pour saluer de nouveau l'accueil chaleureux réservé, selon ses propos, non seulement à sa personne mais à toute la France. «C'est un accueil pour la France», a lancé le conférencier. Et d'enchaîner : «je suis venu ici non pas pour revenir sur le passé mais pour construire l'avenir (?) cette visite se résume pour moi en deux mots : la Vérité pour évoquer l'histoire et la Volonté pour bâtir l'avenir». Questionné sur le choix de la ville de Tlemcen, François Hollande rétorque : «j'ai choisi Tlemcen parce que c'est une ville chère à Bouteflika, mais aussi parce que c'est une ville de rayonnement. Enfin j'aurais eu tort de ne pas choisir Tlemcen eu égard de l'accueil que j'ai eu dans cette ville». Sur une autre question concernant l'application des accords paraphés lors de cette visite, le président français a assuré «nous allons être vigilants. Chaque année il y aura une surveillance de l'application de ces accords». Il a aussi révélé que ses discussions avec le président algérien ont été axées sur plusieurs sujets d'actualité, notamment la question du Sahel, la Syrie et le conflit israélo-palestinien. «Nous avons aussi parlé de la frontière algéro-marocaine fermée et de la question du contentieux du Sahara occidental. J'irais au Maroc début 2013 non pas pour jouer un intermédiaire, mais pour essayer de trouver un consensus sur ce dossier», a-t-il déclaré. Questionné sur le dernier sondage diffusé sur le net qui a révélé que la majorité des français ont une mauvaise image de l'Algérie, il a répondu : «l'Algérie est mal connue par les français. Beaucoup de mes concitoyens pensent que venir en Algérie est compliqué. Beaucoup de français ne savent pas que les Algériens sont un peuple accueillant». Le président français a promis, à ce propos, d'œuvrer à l'avenir pour aider les français à découvrir la «vraie Algérie». |
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