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Le méga-projet d'Oran, «Batimate Taliane» et les constructions illicites

par Houari Saaïdia



Le wali d'Oran a demandé, lundi lors d'un briefing de l'Exécutif, à l'ensemble des responsables de mettre toutes voiles dehors, pour la mise en place de toutes les commodités nécessaires dans les nouveaux logements où seront relogés les 500 familles de la cité dite «Batimate Taliane», qui sera démolie après l'Aïd.

Le chef de l'Exécutif a insisté sur le fait que ces logements, qui sont déjà disponibles, «doivent être prêts à accueillir ces familles avant la rentrée sociale, début septembre.» Tout porte à croire que la commission installée par le wali pour finaliser l'opération du relogement, maîtrise bien son sujet et que, par voie de conséquence, le transfert des habitants de «Batimat Taliane» se fera dans le délai imparti et sans encombres. Quant à l'usage qui sera fait de l'assiette abritant ces immeubles en préfabriqué, un sujet frappé du sceau de la confidentialité - dans le seul but d'entretenir le suspense jusqu'au bout, selon des indiscrétions-, Abdelmalek Boudiaf a glissé un petit indice, avant-hier. La structure qui y sera réalisée est en rapport avec le mégaprojet de la modernisation de la ville, a-t-il laissé entendre. On n'en saura pas plus. S'agissant, justement, de la modernisation de la ville, le wali a indiqué qu'«on va passer à ce grand projet, dès fin septembre début octobre.» Bien entendu, ce «projet du Grand Oran», pour reprendre l'intitulé du documentaire de 32 minutes qui a été projeté dans le même hémicycle, il y a quelques semaines, sera exécuté par à-coup, étape par étape, chantier par chantier, sur une durée s'étalant sur 25 ans.

Porteur de 30 projets structurants et doté d'une enveloppe de 14 milliards d'euros, cet ambitieux programme visant à hisser Oran au rang d'une vraie métropole méditerranéenne comprend plusieurs opérations des différents domaines du développement (social, économique, culturel, sportif, loisirs, etc.), rappelle-t-on.

 En plus du «parc vert» de divertissement à la cité «La Calère» à Haï Sidi El Houari, surplombant le port de pêche d'Oran, il y a le projet de réalisation d'une piste verte piétonnière à l'est d'Oran sur 4 km et une bretelle pour les cyclistes. Le même mégaprojet propose des abris de pêche et de plaisance à «Marina » à Kristel et Madagh avec l'extension du port d'Oran et la création d'un port commercial à La Mactaa. Il porte aussi sur la revalorisation des sites archéologiques et leur réhabilitation à travers la restauration et l'aménagement notamment de ceux situés au vieux quartier Sidi El Houari, ainsi que sur la résorption de l'habitat précaire (RHP) et la création d'agglomérations modernes. L'exposé présenté avait, par ailleurs, mis en évidence un éventail de projets tels qu'un nouveau théâtre à l'est de la ville, des infrastructures sportives, économiques, des rues commerçantes et d'activités tel que le «Boulevard de la santé » qui regroupe des projets de réalisation de cliniques. Il est prévu dans le même contexte, la réalisation d'une tour de télécommunications (le futur parc de développement des technologies de l'information et de la communication d'Oran ou Technoparc) sur une longueur de 300 m, au mont Murdjadjo, pour renforcer la capacité de diffusion radio et de la télévision, et de l'Internet. Le projet est basé sur un ensemble de principes visant à encourager l'investissement privé, qui représente 70% du programme et relancer le partenariat entre les secteurs public et privé, a rappelé lundi le wali, soulignant que le gouvernement avait visionné ce documentaire avec ses spécificités et ses dossiers techniques, tout en précisant que les assiettes qui abriteront ces projets ont été toutes choisies et leurs études finalisées.

Dans un tout autre registre, le wali a annoncé que les opérations de démolition des constructions illicites, processus mis en veilleuse durant le mois de Ramadhan, reprendront après l'Aïd El-Fitr. Il a instruit dans ce sens, l'ensemble des chefs de daïra de finaliser le recensement des constructions à démolir se trouvant dans leur territoire respectif, en vue de passer à l'action après Ramadhan.